(Alexandre D’Astous)-L’Association de la construction du Québec (ACQ) a déposé ses recommandations prébudgétaires auprès du ministre des Finances, Éric Girard, la semaine dernière.
Un document exhaustif proposant 26 recommandations concrètes pour répondre aux défis actuels et futurs de l’industrie de la construction. L’ACQ propose plusieurs initiatives cruciales dont : l’amélioration de la productivité, la formation et l’attraction des travailleurs, l’accès aux nouvelles technologies et aux nouveaux outils de construction, des stratégies pour maîtriser les hausses des coûts de construction et favoriser l’accès aux marchés publics, ainsi que la transition vers la construction durable.
Promouvoir une industrie plus productive et dynamique
Dans un contexte où la productivité est essentielle pour répondre aux défis de la pénurie de main-d’œuvre et réaliser efficacement les projets de construction dans toutes les régions du Québec, l’ACQ recommande au gouvernement de poursuivre les démarches proposées dans le projet de loi 51. Avec des mesures pragmatiques, telles que le décloisonnement des métiers, ainsi qu’une réforme majeure du régime de mobilité de la main-d’œuvre, l’ACQ est d’avis qu’elles favoriseront une meilleure allocation des ressources et stimuleront la productivité du secteur.
Formation et attraction de la main-d’œuvre
Pour répondre à la demande de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur de la construction, il est impératif de revoir les modes d’apprentissage. La formation professionnelle dans le domaine de la construction fait face à des défis considérables, notamment en ce qui concerne l’accessibilité, la qualité et la pertinence des programmes offerts. Bien que les récentes annonces gouvernementales sur la formation accélérée dans le secteur de la construction soient prometteuses, des mesures supplémentaires sont requises pour garantir leur succès.
Soutenir l’accès aux nouvelles technologies et aux nouveaux outils de construction
Pour l’ACQ, soutenir la numérisation de l’industrie de la construction via un meilleur financement pour les entreprises est capital, tout comme promouvoir le programme Essor encore méconnu. Encourager la recherche et le développement ainsi que l’utilisation de l’IA dans la construction sont également indispensables pour accroître la productivité et l’efficacité du secteur. Des associations comme l’ACQ pourraient, grâce à un soutien financier, devenir des acteurs clés dans la démocratisation des nouvelles technologies, en orchestrant des projets collectifs pour accompagner les entreprises dans leur transition numérique.
Limiter la hausse des coûts de construction et favoriser l’accès aux marchés publics
La flambée des coûts de construction constitue un défi majeur pour l’économie du Québec, sans compter l’impact des retards de paiement estimés à plus de 1 milliard de dollars par an. Les répercussions de ces retards et de l’augmentation des coûts de construction peuvent être dévastatrices pour les entrepreneurs. Pour limiter la hausse des coûts de construction, l’ACQ propose des solutions pratiques pour faciliter l’accès aux marchés publics, notamment l’ajout de dispositions pour accélérer les paiements aux entreprises de construction, une gestion plus efficace des avis de changement, l’uniformisation des contrats publics et une planification à plus long terme des travaux.
Vers une construction plus durable
L’ACQ préconise la mise en place d’incitatifs financiers pour soutenir les entrepreneurs et les consommateurs dans l’adoption de pratiques écoénergétiques favorisant une construction plus durable. Réduire l’envoi de déchets vers les sites d’enfouissement et moderniser les équipements des entreprises québécoises spécialisées dans la valorisation des matériaux doivent être des priorités pour promouvoir une démarche plus durable, tandis que des incitations financières et un allègement réglementaire peuvent favoriser l’adoption de l’économie circulaire dans le secteur de la construction.
Photo Unsplash