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L’inflation cause des maux de tête aux municipalités

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(Alexandre D’Astous)-L’inflation vient en tête de liste des défis auxquels sont confrontées les municipalités du Québec pour la prochaine année.

« Nos dépenses augmentent et nous devons composer avec ça. Pour l’année 2022, les dépenses des municipalités rattachées à l’inflation ont augmenté de plus d’un milliard de dollars. Ça vient de l’augmentation du prix des carburants et des coûts de construction ainsi que de la hausse des taux d’intérêt sur les emprunts. Ça nous a frappés très fort. Nous avons demandé une compensation au gouvernement du Québec qui nous a été refusé », a mentionné le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Gaspé, Daniel Côté, dans un entretien avec l’Horizon des Basques.

L’UMQ entend revenir à la charge auprès de Québec, mais d’une manière différente. « Nous avons compris que ce serait une fin de non-recevoir si on demandait de l’aide au fonctionnement de nos municipalités, mais on a senti une ouverture pour nous aider dans les programmes d’infrastructures. Québec est ouvert à indexer les programmes en fonction des coûts réels. Dans plusieurs cas en 2022, des municipalités ont vu des demandes de subventions acceptées par Québec et Ottawa, mais le temps d’aller en soumission les prix ont explosé. Les subventions sont fermées. Ce sont les municipalités qui ont dû emprunter pour couvrir les dépassements de coûts », explique M. Côté.

Budgets difficiles à équilibrer

Avec une telle hausse des dépenses, plusieurs municipalités n’ont pas eu le choix d’imposer des hausses de taxes importantes à leurs contribuables. « Nous avons des hausses assez généralisées de 5 à 7 % de la taxe foncière. C’est énorme, nous nous sommes tellement dépendants de cette taxe. C’est notre seule source de revenus. À Gaspé, le budget d’opération a augmenté de 11 % pour tenir compte de la hausse du carburant (30%) et de l’asphalte (40%) notamment. À contrecoeur, nous avons dû nous résoudre à augmenter les taxes de 4,9 %. On ne voulait pas faire ça. Nous savons que les gens sont déjà touchés par la hausse des prix, mais nous devons continuer d’offrir des services essentiels », commente Daniel Côté.

Logements sociaux

La crise du logement est un autre défi important pour les municipalités qui ont maintenant des responsabilités dans ce domaine. « Les programmes gouvernementaux sont intéressants pour le logement social, mais il y a toujours une contribution du milieu à fournir et elle est encore plus importante en région parce que les coûts de construction sont plus élevés en région tandis que les programmes de subventions sont pannationaux. Les municipalités doivent payer la différence entre les coûts dans la Métropole et les coûts en région. Par exemple, le béton est beaucoup plus cher en région qu’à Montréal. C’est pourquoi c’est plus difficile de faire lever des projets en région ».

La hausse des taux d’intérêt vient encore plus compliquer la situation puisque les promoteurs ont généralement besoin de financement pour réaliser des projets de construction.

Une lueur d’espoir

Daniel Côté voit d’un bon œil le fait d’avoir maintenant une ministre responsable de l’Habitation (France-Élaine Duranceau). « Ça devrait nous aider à trouver des solutions d’avoir une ministre à temps plein sur cette question. La principale question demeure le prix des logements ».

Les changements climatiques

L’adaptation des infrastructures aux changements climatiques est un autre dossier prioritaire pour les municipalités. « Ça inclut de se prémunir contre l’érosion des berges, de protéger les routes et les maisons qui sont en bord de mer. Ça inclut aussi de faire face aux précipitations abondantes qui sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus fortes. On va devoir grossir les canalisations souterraines pour recevoir davantage d’eau de pluie. On a vu cette année le Métro de Montréal se faire inonder. Les 23 et 24 décembre à Gaspé, les canalisations n’ont pas suffi à recevoir les 70 millimètres de pluie qui sont tombés en trois ou quatre heures. Plusieurs sous-sols de commerces ont été inondés. La mer ne gèle plus l’hiver, ça fait plus d’érosion. On va proposer au gouvernement d’investir en amont plutôt qu’en aval », lance M. Côté.

Le transport préoccupe aussi l’UMQ, notamment le transport aérien où les horaires sont trop variables. « Le mot clé, c’est prévisibilité. La communauté d’affaires boude le service en raison d’un manque de prévisibilité ».

Photo : Le président de l’UMQ, Daniel Côté. (Photo Alexandre D’Astous)

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