(Alexandre D’Astous)-L’Office national du film du Canada souligne l’attribution du prix Albert-Tessier 2022à Mireille Dansereau, réalisatrice, productrice, scénariste et monteuse.
Pionnière du cinéma des femmes au Québec, la lauréate recevra son prix aujourd’hui à l’occasion d’une cérémonie officielle au Palais Montcalm, à Québec, à 17 h 30. Cette récompense, la plus haute distinction cinématographique québécoise, couronne l’ensemble de sa carrière et atteste la richesse de son apport artistique au cinéma d’ici. Le prix Albert-Tessier est l’un des 16 Prix du Québec remis chaque année.
«?L’ONF se réjouit que ce prix prestigieux soit remis à une cinéaste qui, depuis 55 ans, pose un regard singulier, résolument féminin, sur les enjeux intimes et collectifs de notre société, en constante évolution comme son cinéma. En fiction et en documentaire, Mireille Dansereau a pavé la voie à de nouvelles générations de réalisatrices avec son œuvre forte, d’une grande pluralité et toujours engagée », commente Suzanne Guèvremont, commissaire du gouvernement à la cinématographie et présidente de l’ONF
Le parcours de Mireille Dansereau
Ses débuts
- Après 18 ans d’études en danse, elle termine une licence ès lettres à l’Université de Montréal. Elle commence ensuite son parcours au cinéma, en 1967, avec le court métrage Moi, un jour, présenté à l’Expo 67 à Montréal.
- Elle part ensuite faire une maîtrise en cinéma au Royal College of Art de Londres, en Angleterre, où elle réalise Compromise, primé en 1969.
- De retour au pays, elle cofonde l’Association coopérative de productions audiovisuelles (ACPAV), qui produit son film La vie rêvée, premier long métrage de fiction réalisé par une femme au Québec (1972), plusieurs fois primé.
À l’ONF dans les années 1970
- Invitée par Anne Claire Poirier à se joindre à l’équipe du programme En tant que femmes à l’ONF, elle réalise le documentaire J’me marie, j’me marie pas (1973), qui donne la parole à quatre femmes artistes pour évoquer la difficulté de concilier le mariage, la famille et la création.
- Suit Famille et variations (1977), un documentaire sur l’évolution de la famille dans la société québécoise.
Films de fiction dans l’industrie privée
Mentionnons :
- L’arrache-cœur (1979), long métrage avec Louise Marleau, laquelle reçoit le Prix d’interprétation féminine au Festival des films du monde de Montréal. Le film aborde la relation mère-fille, importante dans l’œuvre de la cinéaste?;
- Le sourd dans la ville (1987), long métrage adapté d’un roman de Marie-Claire Blais, qui est projeté à la prestigieuse Mostra de Venise et y est primé.
Retour au documentaire, notamment à l’ONF
- En 1992, elle réalise Entre elle et moi, un documentaire sur sa mère, Madeleine Dansereau, considérée comme la première joaillière québécoise, créatrice notamment des médailles de l’Ordre national du Québec.
- En 1994, elle réalise à l’ONF Les seins dans la tête, un documentaire sur la place qu’occupent les seins dans l’identité des femmes, menant ainsi une réflexion sur la relation des femmes à leur corps. Une production du Studio F – Regards de femmes.
- Son documentaire suivant, Les cheveux en quatre (1997), centré de nouveau sur le corps des femmes, est produit dans le privé.
- Mireille Dansereau revient à l’ONF pour réaliser L’idée noire (2000), film entremêlant fiction, documentaire et animation pour aborder le suicide chez les jeunes.
- Son film le plus récent, Vu pas vue (2018), explore encore une fois le thème du corps des femmes.
Au cours de sa carrière, la cinéaste signe plus d’une vingtaine de courts, moyens et longs métrages de fiction et documentaires ainsi que plusieurs films expérimentaux.
Photo: Mireille Dansereau (Photo courtoisie)