(Alexandre D’Astous)-L’Ordre des chimistes du Québec exprime son inquiétude face à l’essor, chez les adolescents et préadolescents, de routines beauté incluant des molécules antiâges et exfoliantes inadaptées à leur peau en développement. L’Ordre souhaite casser les discours véhiculés sur les réseaux sociaux qui encouragent l’utilisation de ces produits au quotidien par les jeunes.
« Nous constatons une popularité croissante sur les réseaux sociaux de routines beauté qui incitent les ados, et même les préados, à utiliser des produits antiâges et exfoliants. Ces produits, conçus pour une clientèle adulte, contiennent des ingrédients actifs qui peuvent causer de l’irritation sur les peaux juvéniles. De plus, ils n’ont pas d’efficacité sur une peau jeune », explique Michel Alsayegh, président de l’Ordre.
Rétinol
Du côté des soins antiâges, on pense aux rétinoïdes, dont le plus connu est le rétinol. Les produits qui en contiennent sont formulés pour limiter leurs effets irritants, mais restent destinés aux peaux adultes. Leur formulation n’a pas été conçue pour des peaux plus jeunes qui peuvent être plus sensibles.
Quant aux soins exfoliants, particulièrement les acides alpha-hydroxylés (AHA) et bêta-hydroxylés (BHA), ils visent à nettoyer la peau par abrasion chimique et à stimuler une régénération cellulaire, qui diminue avec l’âge. Ces produits, qui par leur nature sont aussi irritants, ne sont pas adaptés pour une utilisation par des adolescents et préadolescents, dont la peau se régénère d’ailleurs rapidement.
Vigilance de mise
La vigilance est également de mise à l’égard des qualificatifs « naturel », « biologique », et « végétalien/vegan », car ils ne sont pas nécessairement sans risque. « On a tendance à déduire que parce que c’est naturel, que c’est sans danger, mais les ingrédients actifs, potentiellement irritants, demeurent les mêmes », précise M. Alsayegh.
Fausses informations sur les réseaux sociaux
Après avoir dénoncé l’été dernier les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux à l’effet que les crèmes solaires contiendraient des ingrédients nocifs pour la peau, l’Ordre appelle de nouveau à un usage responsable de ces plateformes. Il encourage les créateurs de contenu n’ayant pas d’expertise scientifique à s’appuyer sur des sources fiables pour évaluer les produits chimiques et leur sécurité. Une prise de conscience quant à l’impact et à la responsabilité de leurs messages est essentielle.
Pour la résolution de problèmes dermatologiques nécessitant des soins spécifiques et pour toute question relative aux soins de la peau, l’Ordre recommande de recourir à un professionnel de la santé.
Photo : Le président de l’Ordre des chimistes du Québec, Michel Alsayegh. (Photo courtoisie)