(Alexandre D’Astous)-À la Chambre des communes mercredi, le député de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Tourisme, Maxime Blanchette-Joncas, et sa collègue de Manicouagan et porte-parole en matière de Pêches et Océans, Marilène Gill, ont exigé du gouvernement fédéral qu’il reconnaisse les particularités inhérentes aux travailleurs et aux entreprises de l’industrie saisonnière de façon à moduler les mesures pour lesquelles l’Est-du-Québec est privée.
« L’industrie touristique risque fort d’être gravement mise à mal par la pandémie », souligne le député Maxime Blanchette-Joncas. « Les zones grises ou les exclusions se multiplient dans les programmes fédéraux annoncés jusqu’à maintenant, étant donné les conditions particulières de ce secteur d’activité. Ottawa doit par conséquent ajuster ses programmes à ces conditions s’il veut éviter une catastrophe pour les entreprises et leurs travailleurs », insiste le député. « Le Bloc Québécois a de nombreuses solutions à proposer au gouvernement. Voici quatre d’entre elles, que j’ai martelées en Chambre, parce qu’elles répondent justement aux besoins du milieu. Il faut nécessairement adopter des incitatifs au travail, promis par les libéraux et réclamés par les milieux économiques et les travailleurs. Il faut aussi mettre en place un programme pour soutenir les coûts fixes, puisque le programme d’Aide d’urgence pour le loyer commercial (AUCLC) est trop restrictif et ne fonctionne pas pour ces secteurs. De plus il est nécessaire de rendre plus accessible le programme de Compte d’urgence pour entreprises (CUEC) et de soutenir ces secteurs relativement aux dépenses sanitaires imposées par la situation, très coûteuses pour les entreprises qui subissent déjà d’importantes pertes », propose-t-il.
Trou noir
« Quand je retournerai dans l’Est-du-Québec, que dirai-je à nos citoyens? Dirai-je que le gouvernement appuie la proposition du Bloc Québécois à l’effet que les travailleurs, peu importe qu’ils aient eu recours à la PCU ou non, peu importe le nombre d’heures assurables accumulées ou la rémunération gagnée, se qualifieront à recevoir des prestations à l’assurance-emploi qui les mèneront jusqu’à la prochaine saison ou devrais-je malheureusement leur dire que le gouvernement libéral n’a aucune intention de les aider, mais que, pire encore, il creusera plus encore ce trou noir qu’il n’a jamais voulu combler jusqu’à ce que celui-ci atteigne l’ampleur de six mois? », a demandé la bloquiste. « J’ai posé la question quatre fois au gouvernement en Chambre aujourd’hui et les quatre fois, il a évité de répondre à la question. Ça m’inquiète. Je demande du respect pour les travailleurs de l’industrie saisonnière qui font les frais de la pandémie. Le gouvernement doit leur garantir qu’ils pourront nourrir leur famille l’automne et l’hiver prochains, parce que survivre, ce n’est pas un caprice, c’est un droit! », soutient la députée de Manicouagan.
« Ignorer les propositions, constructives, pertinentes et réalistes du Bloc Québécois à l’effet de moduler l’aide dans le contexte de la pandémie témoigne non seulement de la méconnaissance de l’ADN de l’Est-du-Québec par le gouvernement libéral, mais suppose également le sacrifice des secteurs de l’industrie touristique et de la pêche, c’est-à-dire de nombreuses communautés de chez nous dont l’économie repose essentiellement sur ces secteurs. Le Bloc Québécois continuera d’être une force de proposition pour les citoyens de l’Est-du-Québec pour que nos industries saisonnières et ses travailleurs soient soutenus », conclut Marilène Gill.