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Nouvel appel à la prudence concernant l’utilisation des biosolides municipaux

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(Alexandre D’Astous)-L’Ordre des chimistes du Québec (OCQ), l’Association des microbiologistes du Québec (AMQ) et l’Association des biologistes du Québec (ABQ) pointent de nouveaux éléments problématiques en lien avec des boues d’épuration qui proviennent des États-Unis et sonnent l’alarme face aux conséquences irréversibles et à grande échelle sur le territoire québécois.

En effet, selon leur provenance, les biosolides peuvent contenir des contaminants d’intérêts émergents nocifs sur l’environnement, telles des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), de même que des médicaments, dont des antibiotiques, des plastiques, des hormones et autres perturbateurs endocriniens. La grande persistance de plusieurs de ces molécules les rend difficilement biodégradables au sein des écosystèmes et favorise leur bioaccumulation dans les organismes vivants.

Menace pour la biodiversité

« Les biologistes font partie des experts appelés à étudier et à élaborer des recommandations lorsqu’une pratique menace la biodiversité et les écosystèmes du Québec. Les terres agricoles et les milieux aquatiques, dont la faune et la flore sont particulièrement touchées par l’épandage de biosolides, illustrent bien comment leur expertise intégrant les divers niveaux du vivant permet une meilleure protection du public. La problématique d’épandage des boues d’épuration montre bien l’importance de la collaboration interprofessionnelle et la nature multidisciplinaire de ce type d’enjeux. Pour ces raisons, l’ABQ, l’AMQ et l’OCQ unissent aujourd’hui leur voix afin de réclamer une intégration des microbiologistes et biologistes au système professionnel québécois. », déclare la vice-présidente de l’ABQ, Amélie Goulet.

Risques de dissémination

« Les microbiologistes sont des spécialistes des microorganismes et des interactions qu’ils exercent entre eux ainsi qu’avec leur milieu. De notre point de vue, il faut demeurer vigilant quant à la question des risques de dissémination de gènes de résistance aux antibiotiques dans l’environnement et de propagation de bactéries et virus pathogènes lors l’épandage de biosolides comme matières résiduelles fertilisantes. Pensons notamment aux agriculteurs qui sont en contact direct avec ces matières et à ceux qui les manipulent », déclare le président de l’AMQ, Marc Hamilton.

Protection du public

« L’exemple des boues d’épuration démontre avec acuité la valeur de ce que peuvent apporter les microbiologistes et les biologistes à la protection du public. Nous croyons qu’il est possible d’atteindre plusieurs objectifs avec un seul moyen, soit de procéder à la modernisation de la Loi sur les chimistes professionnels dans la perspective d’un décloisonnement des activités professionnelles favorable à une intégration réussie des microbiologistes et biologistes au système professionnel », soutient Michel Alsayegh, président de l’Ordre des chimistes du Québec.

Il existe une corrélation entre la chimie, la microbiologie et la biologie – Ces scientifiques s’intéressent, entre autres, aux substances chimiques qui se retrouvent dans l’environnement et qui peuvent avoir un impact à tous les niveaux d’organisation du vivant. L’exercice de la microbiologie et de la biologie au Québec n’est pas encadré par un ordre professionnel. Les chimistes et biochimistes, quant à eux, sont régis par une loi constitutive désuète pour laquelle l’OCQ est engagée depuis plusieurs années dans un processus devant mener à sa modernisation.

L’OCQ, l’AMQ et l’ABQ demandent que soit complété le processus de modernisation de la Loi sur les chimistes professionnels interrompu le 5 mars 2014 lorsque les travaux de la 40e législature ont pris fin à l’étape des consultations particulières et auditions publiques portant sur le projet de loi n° 49 – Loi modifiant diverses lois professionnelles et d’autres dispositions législatives dans le domaine des sciences appliquées (PL-49).

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