(Alexandre D’Astous)-L’accès à une rencontre d’information virtuelle tenue la semaine dernière sur les odeurs et la fumée provenant de l’usine Charbon de bois franc Basques, de Saint-Mathieu-de-Rioux, a été interdit aux médias par le ministère de l’Environnent, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), section Est-du-Québec, dénonce vivement cette situation qui empêche clairement les journalistes de pouvoir faire leur travail.
Cette rencontre citoyenne visait à informer la population de Saint-Mathieu-de-Rioux sur les démarches en cours à la suite de plaintes déposées au Ministère relativement à la présence de smog et d’une forte odeur de fumée en provenance de l’usine de charbon. Un comité a été mis sur pied par des citoyens en 2021 pour tenter d’obtenir des réponses, notamment sur les dangers liés à l’inhalation de la fumée.
« Interdire la présence de journalistes dans une rencontre publique est inadmissible, d’autant plus que le ministère de l’Environnement n’a pas accordé d’entrevues après la séance d’information, ce qui aurait été un moindre mal », soutient Johanne Fournier, présidente de la FPJQ, section Est-du-Québec.
Le journaliste représente le public
La section régionale de la FPJQ rappelle que si n’importe quel citoyen peut assister à une séance d’information, un journaliste le peut aussi. Le travail des journalistes consiste notamment à informer les gens qui ne peuvent pas se rendre à une rencontre publique.
« C’est hallucinant de constater que la FPJQ doive encore faire ce genre de rappel en 2023, indique Éric-Pierre Champagne, président national de la FPJQ. Les journalistes sont les yeux et les oreilles du public. Il faut les laisser effectuer leur travail sans entraves. Il est question d’un sujet d’intérêt public et nous invitons le ministère de l’Environnement à en prendre note ».
Pour s’exprimer plus librement?
Interrogée par Radio-Canada Bas-Saint-Laurent sur la raison de cette décision, la direction des communications du Ministère a répondu que c’était pour que les gens puissent s’exprimer librement. « Il s’agit d’une fausse excuse, d’autant plus que ce sont des citoyens qui ont demandé à ce que les médias soient présents, réagit Johanne Fournier. Ceux-ci sont plutôt très heureux que les médias s’intéressent à ce qui les préoccupe. Il aurait aussi été fort pertinent que les journalistes puissent entendre les explications que les représentants du Ministère ont fournies aux citoyens qui se sont exprimés ».
Photo : La présidente de la FPJQ, section Est-du-Québec. Johanne Fournier. (Photo courtoisie)