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Plainte contre plusieurs publicités de l’industrie alimentaire destinées aux enfants

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(Alexandre D’Astous)-Depuis 1980, grâce à la Loi sur la protection du consommateur (LPC), les enfants du Québec sont protégés de la publicité qui les cible. Toutefois, la loi n’est pas toujours respectée. Dans la dernière année, la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids) a porté plainte contre plus d’une dizaine de publicités de l’industrie alimentaire qui semblent y contrevenir. Parmi ces publicités, une grande partie utilise le marketing de marque.

Ces plaintes témoignent de la créativité déployée par l’industrie alimentaire pour mettre de l’avant sa marque. L’omniprésence du logo de Coca-Cola à La Ronde, la distribution de chandails, de médailles et de ballons à l’effigie de Timbits à des équipes sportives d’enfants et le jeu publicitaire du temps des fêtes de St-Hubert en sont des exemples.

Les enfants au cœur d’une stratégie de marketing

Plutôt que de miser sur un produit, le marketing de marque met en valeur un ou plusieurs éléments distinctifs de la marque, comme son logo, sa couleur, sa mascotte ou son slogan. « Les enfants se retrouvent au cœur d’une stratégie de marketing insidieuse et puissante. Cela permet de créer un lien affectif envers la marque et le produit, qui perdure ensuite à l’âge adulte », explique Marie-Jeanne Rossier-Bisaillon, nutritionniste et porte-parole pour la Coalition Poids. Loin d’être banale, la publicité alimentaire influence les connaissances, les attitudes envers les aliments, les préférences et les comportements alimentaires des jeunes.

Les plaintes déposées par la Coalition Poids renforcent la nécessité d’encadrer, au niveau fédéral, toute forme de publicité alimentaire d’aliments et de boissons riches en sucre, sel ou gras saturés destinée aux enfants. « Le marketing alimentaire auprès des enfants capitalise sur leur vulnérabilité cognitive et émotionnelle », rapporte Mme Rossier-Bisaillon. « Dans la très grande majorité des cas, les produits promus sont riches en sucre, sel et gras saturés et le marketing de marque n’y fait pas exception. Ainsi, cette pratique met en péril la santé actuelle et future des enfants », ajoute-t-elle.

Un portrait de la situation

Face à la persistance et l’étendue des publicités destinées aux enfants et aux adolescents, la Coalition Poids a réalisé un portrait des publicités de marque les ciblant. Pour témoigner de l’ampleur de la situation, des études de cas sur les publicités de marque de produits ultra-transformés hautement promus auprès des jeunes, c’est-à-dire les boissons sucrées, les restaurants rapides, les céréales à déjeuner pour enfants et les boissons énergisantes ont également été conçues.

Le gouvernement fédéral sur la bonne voie

La loi québécoise comporte des exceptions et le marketing alimentaire qui cible les enfants ailleurs au Canada n’est pas encadré. Ainsi, grandement attendu par plusieurs organismes œuvrant en santé, le projet de loi C-252 vise à interdire la publicité alimentaire de produits riches en sucre, sel ou gras saturés destinée aux enfants. Selon un sondage Léger réalisé pour le compte de la Coalition Poids en février dernier, près de 7 adultes québécois sur 10 sont en faveur de cette mesure.

Il faut souligner l’importance de poursuivre les efforts afin de mieux encadrer la publicité alimentaire qui cible les enfants. « Les générations actuelles et futures ont le droit de grandir, d’apprendre et de jouer dans un environnement qui favorise leur santé, et cela devrait toujours passer avant les intérêts financiers des géants de l’industrie alimentaire », conclut madame Rossier-Bisaillon.

Photo : Il faut souligner l’importance de poursuivre les efforts afin de mieux encadrer la publicité alimentaire qui cible les enfants. (Photo site Internet Coalition Poids)

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