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Plus la même vie jusqu’à l’arrivée d’un vaccin

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(Alexandre D’Astous) Pour Jean-Pierre Rioux, maire de Trois-Pistoles, la vie ne sera plus la même, du moins jusqu’à l’arrivée d’un vaccin contre la COVID-19.

« Les gens ont peur, et quand tu as peur, tu as tendance à rester caché. C’est malheureusement ce qui va se passer malgré la réouverture annoncée par le gouvernement du Québec. Moi, j’ai pleinement confiance en Dr Arruda. Il a été clair sur le fait que les frontières vont ouvrir, mais pas pour des déplacements non essentiels. Il fallait permettre une certaine ouverture pour la santé psychologique des gens, mais je ne vois pas la population de Montréal débarquer en masse au Bas-Saint-Laurent. De toute façon, les restaurants et plusieurs lieux d’hébergement sont fermés. Par contre, je comprends les gens, souvent des anciens résidents de la région, qui souhaitent venir passer du temps dans leur chalet. Ces gens sont des citoyens saisonniers et ils paient des taxes. Ils ont le droit de venir, pourvu qu’ils respectent les mesures en place », commente-t-il.

Pour M. Rioux, il faut apprendre à adapter nos vies à la situation. « Avant le 12 mars, nous vivions dans un modèle de surconsommation. C’est sûr que ça va changer. Les économistes estiment que nos entreprises en auront pour six à huit ans à se remettre de cette crise. La consommation va reprendre tranquillement. Les gens auront moins de moyens. Il y a maintenant de l’insécurité financière. La clé sera l’achat local pour nous soutenir entre nous. »

Mitigé pour le tourisme

M. Rioux n’est pas certain pour la prochaine saison touristique. « Ce matin (1er mai), nous avions une rencontre des préfets et des maires de villes centres avec les ATR (associations touristiques régionales) du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Je leur ai dit qu’on ne pouvait pas penser accueillir de touristes tant que nous-mêmes allons tenir nos rencontres par vidéoconférence. Quand on sera en mesure de s’assoir ensemble dans une grande salle pour discuter, on pourra penser recevoir des touristes. »

Selon le maire de Trois-Pistoles, une grande part de la réussite du plan de relance revient aux citoyens qui devront continuer à respecter les mesures d’hygiène et de distanciation physique. « La société d’abondance est terminée. Il faut revenir à l’essentiel. Nous devons en arriver là. Il faut avancer d’une façon graduelle. Nous n’avons pas de cas de la COVID-19 chez nous, mais avec l’ouverture des frontières, plus de gens ayant été en contact avec la maladie seront sur le territoire. C’est ça qui crée de l’inquiétude, particulièrement chez nos aînés. En même temps, nos petits entrepreneurs sont en train de mourir d’une autre façon. Il faut arriver à trouver le bon équilibre entre tout ça », mentionne-t-il.

Gardien de l’île aux Basques dans sa vie professionnelle, Jean-Pierre Rioux n’opérera pas cet été. « Il ne faut pas rêver en couleur. Nous n’aurons pas de touristes de la Chine ou de l’Europe, et ce sera difficile de respecter les normes de distanciation sur le bateau. »

M. Rioux signale que la séance du conseil municipal de Trois-Pistoles du 11 mai se tiendra à huis clos, mais qu’elle sera enregistrée et diffusée sur le site web et la page Facebook de la Ville.

Traverse

Pour ce qui est de la traverse Trois-Pistoles–Les Escoumins, M. Rioux n’est guère optimiste. « Je n’ai pas de boule de cristal, mais j’imagine que les administrateurs de la Société de navigation des Basques devront analyser la rentabilité ou non d’une saison qui pourrait débuter à la mi-août. Le Groupe Océan est prêt à recevoir le bateau à la fin mai, mais il doit commander du fer pour 700?000 $. Le gouvernement a confirmé le financement, mais la paperasse administrative n’a pas encore suivi », indique-t-il.

Photo : Le maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux. (Photo : Ville de Trois-Pistoles)

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