(Opinion du lecteur)-En 2019, le gouvernement du Québec annonçait la mise en place d’un nouveau comité ayant comme premier mandat d’optimiser le système préhospitalier d’urgence du Québec : le Comité national de transformation du système préhospitalier d’urgence (CNTSPU).
Ses travaux visaient également à renforcer la contribution du secteur préhospitalier dans la réduction de la mortalité et de la morbidité des personnes en situation de détresse au Québec. Le Comité devait aussi actualiser les recommandations des principaux rapports publiés dans le passé pour le secteur.
À quelques heures d’une rencontre au sommet devant permettre à notre secteur de prendre connaissance des orientations du Comité, notre Coalition souhaite dévoiler ses attentes à l’égard de ses éventuelles recommandations. En effet, ces orientations et recommandations pourraient s’avérer déterminantes pour l’avenir de nos entreprises paramédicales, pour leur contribution en région et pour la qualité des soins qui sont offerts par les paramédics.
La dernière année ayant durement mis à l’épreuve nos concitoyens, dont les personnes les plus âgées et vulnérables, et mis en lumière certaines failles de notre système de santé, il est plus important que jamais que le gouvernement reconnaisse le consensus québécois en faveur de la création d’un ordre professionnel pour les paramédics. Un ordre professionnel permettrait de mieux protéger le public, d’assurer pleinement le développement de leur profil de compétences et de valoriser leur agir professionnel, contribuant ainsi à la prévention et l’amélioration de la santé publique québécoise. À notre avis, le Comité se doit donc d’aller en ce sens.
Après plus de douze mois de lutte efficace contre la pandémie par les PME du secteur préhospitalier et plus de cinquante ans de qualité et d’efficience avec les services livrés dans nos communautés, le Comité doit reconnaître toute l’importance de la contribution des entreprises privées dans le domaine paramédical au Québec. Le gouvernement devrait chercher à consolider les progrès et à améliorer l’accessibilité aux soins en continuant de miser sur ces PME, qui participent déjà activement à la vitalité économique du Québec par des services publics de qualité.
Le gouvernement devrait donc miser sur la performance, la souplesse, l’innovation et la mobilisation des entreprises, et mettre de côté les transformations dogmatiques, bureaucratiques et destinées à l’hypercentralisation. À notre avis, le Comité doit donc exclure nommément l’idée de la nationalisation des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Il faut reconnaître les PME de notre secteur comme des partenaires et des acteurs de premier plan. Nous comptons sur les résultats des travaux du Comité pour agir et construire ensemble dans les régions une première ligne de soins près des gens, plus efficace et mieux adaptée aux importants besoins déjà identifiés à travers de nombreux rapports et études du passé.
Les pistes de solutions sont connues. Outre l’ordre professionnel pour les paramédics, on pense notamment à la paramédecine communautaire, au développement des compétences des intervenants, à une allocation équitable des ressources entre toutes les régions et à la mise en place d’une régulation permettant de fournir des données, établir des objectifs, de mesurer adéquatement les résultats tout en les rendant accessibles pour les patients, leurs proches et les communautés desservies. Le partenariat entre le gouvernement et nos entreprises, jumelé à ces investissements, permettra au Québec de générer d’importantes économies qui pourront être redistribuées directement dans le système de santé afin d’améliorer les soins aux patients.
Les conclusions de ce comité détermineront comment nous traitons le personnel préhospitalier et nos entreprises dans les années à venir. En d’autres mots, il est fondamental que le gouvernement considère les PME du secteur préhospitalier comme des interlocuteurs et des partenaires de choix pour passer à l’action. Le Comité doit souligner pleinement la contribution qu’elles apportent à notre système de santé et à la population québécoise entière.
Par Mme Lise Goyer et M. Maxime Laviolette, porte-paroles de la Coalition des entreprises de services paramédicaux du Québec (CESPQ)
Photo: Des paramédics. (Photo Unsplash)