Photo :Langis Beaulieu, Bernadette Sénéchal et Tomy Beaulieu, devant l’évaporateur électrique- Crédit: Alexandre D’Astous) (Un texte d’Alexandre D’Astous)– Les dirigeants de l’Érablière B.A.S. inc de Sainte-Rita sont fins prêts pour une grosse saison de productions de sirop d’érable biologique qui devrait s’étendre jusqu’en mai.
Lors de notre passage, le 12 mars, Langis Beaulieu attendait que les érables coulent avec son fils Tomy et sa conjointe Bernadette Sénéchal. « Il y a eu quelques coulées jusqu’à maintenant, mais nous n’avons rien gardé encore, car les premières coulées servent à nettoyer le réseau de tubulure. Nous sommes plutôt scrupuleux là-dessus », indique Langis.
Langis est un producteur acéricole d’expérience. Il a commencé à « faire du sucre » avec son père en 1976. Il a hérité de son goût pour l’innovation. « Mon père a été un des premiers à s’installer à tubulure en 1976. Il était avant-gardiste. Il m’a transmis ça. Nous sommes toujours à l’avant-garde. Quand les certifications biologiques sont arrivées, nous nous sommes facilement conformés aux normes parce que nous les appliquions déjà presque toutes. Nous avons toujours eu à coeur le respect et la conservation de l’environnement. L’an dernier, nous avons acquis un évaporateur électrique qui nous permet de diminuer de beaucoup notre empreinte carbone et nos coûts d’énergie pour produire un baril de sirop », mentionnent Langis et Tomy, qui souhaitent poursuivent dans la production biologique.
En 1988, l’entreprise comptait 10 000 entailles. Le nombre a augmenté graduellement.
Transfert l’an prochain
Tomy deviendra officiellement propriétaire de l’entreprise l’an prochain, lui qui est employé depuis 2003. « Nous irons dans la continuité. J’ai la chance d’avoir été impliqué depuis longtemps dans toutes les décisions par mes parents. Cela facilitera le transfert », souligne celui qui profitera bien entendu de l’implication de ses parents.
21 000 entailles
L’Érablière B.A.S inc compte 21 000 entailles qui alimentent six stations de pompage. La production moyenne de l’entreprise tourne autour de 4 livres de sirop par entaille (3,83 en 2019 et 4,3 en 2017), ce qui est nettement supérieur à la moyenne régionale de 2,7. « Le secret, c’est de bien entretenir le réseau de tubes et de s’assurer qu’il n’y ait pas de fuite. C’est beaucoup plus la qualité du réseau qui est importante et non l’installation à la cabane. Il faut être proactifs au niveau des fuites », lance Tomy qui est responsable de l’entretien de la tubulure.
L’entreprise exploite 14 000 entailles sur ses terres privées en 7 000 sur des lots intramunicipaux gérés par la MRC des Basques. « Nous possédons 400 hectares de forêt. Nous faisons aussi de l’exploitation forestière, ce qui nous permet de travailler à l’année. À moyen terme, j’aimerais qu’on puisse travailler uniquement chez nous. On fait encore un peu de travaux forestiers ailleurs », signale Tomy, qui commence à rêver à un système informatique permettant de détecter les fuites dans les tubes en temps réels.
Le sirop biologique certifié par Écocert de l’Érablière B.A.S. inc est presque vendu entièrement en vrac à l’Érablière des Alleghanys de Saint-Pacôme. « On fait un peu de « cannes » pour nos clients réguliers, mais on ne force pas pour développer ça. On ne fait pas de deuxième transformation. C’est beaucoup moins de problèmes et comme ça on se concentre sur ce pour quoi nous sommes bons, la production de sirop », ajoute Langis.
En plus de Langis, Tomy et Bernadette, l’entreprise emploie deux autres personnes à temps plein. Les acériculteurs remarquent que la saison s’étire en mai depuis quelques années et qu’elle débute entre le 20 et le 25 mars.