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Prix des carburants : les élus municipaux demandent de l’aide

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(Alexandre D’Astous)-Constatant les effets dévastateurs de la hausse du prix des carburants sur les entreprises et les citoyens de la région, les membres de la Table régionale des élu(e)s municipaux du Bas-Saint-Laurent souhaitent que le prochain gouvernement du Québec rétablisse une forme de crédit d’impôt pour soutenir les régions ressources.

« Le Bas-Saint-Laurent est l’une des six régions ressources du Québec, avec la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, la Côte-Nord, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec. Ensemble, elles contribuent depuis toujours à l’essor économique du Québec, une prospérité qui profite à tout le monde », souligne Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de la TREMBSL.

« Ces régions ont aussi en commun l’immensité de leur territoire, leur éloignement des grands centres et des marchés qu’elles alimentent en matières premières. Le coût des transports pour assurer la circulation des ressources humaines et de ces biens essentiels explose présentement, ce qui fragilise grandement l’économie de nos régions et nos populations », estime-t-il.

80 % du territoire

Selon le Portrait économique des régions du Québec 2020, les régions ressources occupent 80 % du territoire, avec seulement 6,7 % de la population du Québec. Elles contribuent toutefois à hauteur de 7,5 % du PIB national. L’indice de productivité y était aussi 10 % plus élevé qu’en région urbaine.

« Malgré cet apport exceptionnel à l’économie du Québec, les régions ressources présentent un indice de développement bien inférieur à celui des régions urbaines. Par exemple, le revenu disponible moyen des Bas-Laurentiens se chiffre à 32 130 $, soit 2 300 $ de moins que la moyenne québécoise », analyse Guy Caron, maire de Rimouski et membre de la TREMBSL.

« Il est essentiel que le gouvernement reconnaisse cet écart et l’importance de redistribuer la richesse sur l’ensemble du territoire, notamment en octroyant un crédit d’impôt aux régions ressources. Une mesure semblable pourrait aussi être envisagée pour soulager la pression économique qui s’exerce présentement sur les contribuables et les entreprises qui assurent l’occupation dynamique du territoire », explique-t-il.

Pas égaux

« Ce n’est pas vrai qu’on part tous égaux pour affronter la hausse des prix du transport », renchérit Andrew Turcotte, préfet de La Matanie et également membre de la Table. « Notre territoire est immense et notre population, peu nombreuse. Le transport en commun est rarement une option pour nous lorsque nous sommes dans l’obligation de nous déplacer pour gagner nos vies. Et il en faut du carburant pour labourer un champ, transformer des métaux, pêcher en mer ou récolter les arbres qui serviront à construire des maisons à la grandeur du Québec », illustre-t-il.

Ce crédit d’impôt pourrait s’appliquer à toutes les entreprises des régions ressources et s’étendre aux particuliers qui y résident.

« Ce qu’on demande, c’est que le prochain gouvernement reconnaisse que l’impact de la hausse des prix du carburant n’est pas le même pour tous. Tous les partis nous disent être le parti des régions. Qu’on en fasse la démonstration en permettant aux entreprises des régions ressources de compétitionner à armes égales avec leurs homologues plus urbains et aux résidents de respirer un peu, alors qu’ils contribuent directement à la richesse et à l’autonomie du Québec tout entier », conclut M. Lagacé.

Photo: Les membres de la TREMBSL. (Photo courtoisie)

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