Le Syndicat des producteurs forestiers (SPFBSL) a atteint un record en 2021 en mettant en marché 1?313?414 mètres cubes solides (mcs) de bois en provenance des 9000 producteurs forestiers privés de la région; une hausse de 18 % par rapport à l’année précédente.
En valeur monétaire, les producteurs forestiers ont transigé du bois pour 91?238?921 $ par rapport à 67?600?000 $ en 2020. Cela s’explique notamment par la présence de la tordeuse qui oblige les propriétaires à couper leur bois avant qu’il ne soit plus bon. « Le marché du sciage a connu une augmentation intéressante et une hausse du prix pour les producteurs, ce qui nous a permis d’atteindre ces excellents résultats. Nous avons été en mesure de nous adapter à des cellules de livraison, ce qui augure bien pour l’avenir. Nous avons la chance d’avoir des usines de transformation dans la région », commente le directeur général du Syndicat, Charles-Edmond Landry.
Malgré cette année record, la région n’a pas encore atteint le seuil de sa possibilité forestière qui est évaluée à 1?945?000 mcs. « On vise à mettre en marché 1?500?000 mcs par année. L’année 2022 s’annonce très bien alors que de nouveaux marchés sont à entrevoir dans la région. Nous avons été approchés par Groupe Lebel pour livrer des volumes à son usine de granules en construction à Cacouna. Nous travaillons également avec Groupe GDS qui est en période de rodage à son usine de granules de Lac-au-Saumon. Les opérations devraient débuter à la fin de l’été, et la forêt privée sera sollicitée pour l’approvisionnement. Nous sommes toujours ouverts aux opportunités. Nous sommes aussi en lien avec une usine à Bathurst, au Nouveau-Brunswick », indique M. Landry.
De bonnes nouvelles à venir
Après deux ans de démarche auprès du gouvernement du Québec et une grande mobilisation régionale, il semble que les bonnes nouvelles s’en viennent à propos de la majoration des budgets d’aménagement forestier rendu nécessaire par l’épidémie de tordeuse. Rappelons que la région réclamait un budget d’urgence de 4,7 M$. « Une annonce serait imminente de la part du gouvernement », lance le président du Syndicat, Maurice Veilleux.
Des défis à relever
Selon le président Veilleux, l’année 2022 aura encore son lot de défis à relever. « L’un des premiers sera la nouvelle réglementation sur les milieux humides et hydriques qui nous touche de près. Nous aurons d’ailleurs une conférence sur le sujet à notre assemblée générale du 5 mai. Nous poursuivons nos négociations pour que les arrosages contre la tordeuse se poursuivent après 2022 qui devrait être la dernière année du programme actuel. La hausse des prix du carburant nous affecte. Nous allons devoir mettre de la pression sur les instances gouvernementales et sur l’industrie afin de compenser les frais de carburant pour les producteurs forestiers de boisés privés. »
Taxes foncières
Maintenant que les activités vont pouvoir reprendre en présentiel, le dossier des taxes foncières sera une priorité pour le SPFBSL. Rappelons que les revendications de la Fédération des producteurs forestiers du Québec ont permis que les Municipalités puissent baisser les taux de taxation. Cette décision n’a pas été bien accueillie par le monde municipal.
Certification
Le SPFBSL met ce dossier en priorité pour les deux prochaines années compte tenu de la demande d’un de ses acheteurs de bois souhaitant être approvisionné avec du bois 100 % certifié d’ici cinq ans. Le SPFBSL mise sur la certification collective afin de répartir les coûts. Le SPFBSL travaille « toujours au service de ses producteurs selon leurs besoins » et dans l’optique de chercher de nouveaux marchés, d’améliorer les prix, mais aussi de faire reconnaître autant auprès de nos élus que de la population en général l’importance de la forêt privée et son implication dans les économies sociale et environnementales.
Photo : Le président du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent, Maurice Veilleux. (Photo : Alexandre D’Astous)