(Alexandre D’Astous)-La firme Mallette a présenté les états financiers de 2021 la Municipalité de Saint-Simon-de-Rimouski lors d’une séance spéciale du conseil municipal lundi soir et elle a dévoilé les montants manquants pour des transactions irrégulières s’apparentant à de la fraude pour les années 2021 et 2022.
Les changements à la direction générale au cours des dernières années expliquent le retard dans l’adoption des états financiers de 2021. « Ce soir, je vous présente une image de la situation financière de la municipalité au 31 décembre 2021. Nous avons relevé un élément significatif, plusieurs transactions s’apparentant à des détournements de fonds. Il y avait plusieurs irrégularités dans la comptabilité. Cela a commencé en 2021 et s’est poursuivi en 2022. Au 31 décembre 2021, les sommes manquantes sont de 95 946 $ et en 2022, elles atteignent 207 924 $ », rapporte Luc Gagnon, de Mallette.
Plainte à l’UPAC
Le conseil municipal a déposé une plainte à la Sûreté du Québec et l’Unité permanente anticorruption (UPAC) a mené une enquête. « Le dossier suit son cours et il sera bientôt transmis à un procureur de la Couronne. À l’UPAC, on me dit que des accusations criminelles seront bientôt portées », indique le maire, Denis Marcoux.
Le comptable de la firme Mallette explique que les montants manquants ont été comptabilisés comme des dépenses parce que le recouvrement est incertain. Heureusement, les revenus de 2021 ont été plus élevés que ce qui avait été anticipé. « En incluant le montant des irrégularités, de déficit de l’exercice de 2021 est de 2 492 $. Le surplus accumulé est de 192 718 $. On va s’attaquer à 2022 par la suite ».
Carte de crédit et Accès D
Les membres du conseil ont expliqué aux citoyens présents qu’il était impossible pour eux de savoir que de l’argent disparaissait frauduleusement. Les irrégularités proviendraient de la carte de crédit de la Municipalité ainsi que des paiements électroniques Accès D qui auraient été faits en double. « La limite de la carte de crédit était de 5 000 $, mais en la remboursant à plusieurs reprises ça permet d’utiliser pas mal d’argent sur un an », illustre le maire.
« Ça a beaucoup bougé à la direction générale. Rien n’était à jour. Nous n’avions rien pour travailler. C’était difficile de faire une vigie », mentionne-t-on.
Pour éviter que cela puisse de reproduire, le conseil municipal a instauré la double signature pour les transactions bancaires. La Municipalité n’a pas d’assurance contre la fraude. « L’UPAC est à la veille de se présenter devant le procureur. On verra ensuite si nous allons pouvoir récupérer une partie des sommes et si c’est opportun pour la Municipalité de poursuivre au civil », ajoute le maire Marcoux.
Le nouveau directeur général, Stéphane Lacam-Gitareu, estime les frais liés à cette fraude entre 50 000 $ et 75 000 $ pour la Municipalité.
Photo : Le maire de Saint-Simon, Denis Marcoux. (Photo Alexandre D’Astous)
Photo : Luc Gagnon, de la firme comptable Mallette. (Photo Alexandre D’Astous)