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(Alexandre D’Astous)-La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL)ont lancé ce mercredi matin une campagne de promotion pour la protection et la mise en valeur de sept territoires naturels du Bas-Saint-Laurent qualifiés de merveilles devant être protégée.
Trois de ces territoires ont été protégés en décembre 2020, soit la Réserve Duchénier, les Chic-Chocs et la Rivière Assemetquagan. Quatre de ces territoires exceptionnels en terme de biodiversité demeurent toujours sans aucune protection. Il s’agit de la rivière Patapédia, le Lac de l’Est, la rivière Causapscal et la rivière Cascapédia.
Le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis, rappelle que ces territoires ont été ciblés lors d’une consultation publique en 2013. « La région a fait son travail de concertation. C’est maintenant au tour du gouvernement provincial de passer à l’action. Nous avons sept territoires avec un fort potentiel récréotouristique et une haute valeur écologique. Protégeons-les », dit-il.
Un dernier frein levé
« Le dernier frein qui empêchait les quatre derniers de devenir des territoires protégés a été levé par la Loi 21 interdisant les forages gaziers et pétroliers. Les travaux forestiers sont suspendus sur ces territoires depuis 2013 à la suite de négociation avec les industriels forestiers de la région qui ont dû faire des concessions pour obtenir la certification environnementale FSC », indique le directeur adjoint du CRE BSL, Patrick Morin.
« Il est temps pour le gouvernement provincial d’aller de l’avant avec la création d’aires protégées sur chacun des territoires restants. Il est urgent de la préserver », lance le directeur de la conservation à la SNAP du Québec, Pier-Olivier Boudreault, qui souligne que la protection qu’un territoire ne signifie pas de la mettre dans une cloche de verre. « Au contraire, on veut que ces territoires soient accessibles. Le plus bel exemple, ce sont nos parcs nationaux. La protection d’un territoire signifie qu’il n’y aura aucune activité industrielle en foresterie, mines ou exploitation gazière, mais pas sa fermeture au public. Depuis la pandémi9e, la population demande d’avoir accès à des espaces verts et à la nature. C’est ce qu’on propose ».
Huit vidéos et une centaine de photos
La campagne comprend huit vidéos et une centaine de photos démontrant la mobilisation pour la protection de ces territoires, leur incroyable beauté ainsi que leur grand potentiel récréotouristique. Les vidéos et photos seront diffusés chaque semaine sur les réseaux sociaux de la SNAP et du CREBSL.
L’exemple de la Réserve Duchénier
Preuve que la protection d’un territoire peut servir au développement économique, Terfa continue d’investir des sommes importantes dans le développement de la Réserve Duchénier, même si le territoire est protégé depuis 2020. « Les gens viennent et ils nous demandent s’ils sont dans le territoire protégé et ce qu’ils doivent faire. La population est très conscientisée à la biodiversité. Nous avons la chance d’avoir de vieilles forêts sur notre territoire », mentionne le directeur de Terfa, Maxime Gendron.
L’outil de prédilection pour préserver un territoire, c’est d’en faire une aire protégée. « On s’assure ainsi que nos investissements comme gestionnaires sont réellement durables et que le milieu naturel restera intéressant pour les visiteurs », précise M. Gendron.
La rivière Cascapédia bénéficie d’une reconnaissance internationale pour la pêche au saumon. Son environnement aurait tout avantage à être protégé. « Il faut que le gouvernement règle ça une fois pour toutes. La forêt, c’est plus que du bois. On y retrouve une immensité de vie entre la racine et la cime des arbres », conclut Bertin Denis.
Photo : Bertin Denis (Photo Alexandre D’Astous)
