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Six organisations s’attaquent à la pénurie de main d’œuvre

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(Alexandre D’Astous)-À deux semaines du dépôt de la mise à jour économique et financière du gouvernement du Québec, six organisations nationales unissent leurs voix pour réclamer des mesures fortes et efficaces pour répondre à la crise de la main-d’œuvre qui sévit durement dans toutes les régions du Québec.

Pour le Conseil du patronat du Québec (CPQ), le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) et l’Union des municipalités du Québec (UMQ), il y a cinq conditions de réussite pour que la crise de la main-d’œuvre s’amenuise dans les plus brefs délais :

  • S’assurer que les gouvernements du Québec et du Canada s’entendent rapidement pour ramener les délais de traitement des demandes de résidence permanente à un niveau raisonnable au bénéfice des régions et des entrepreneurs du Québec;
  • Miser sur une stratégie de régionalisation de l’immigration, en collaboration avec les employeurs en région et les municipalités, pour répondre le plus rapidement possible aux besoins à l’échelle du Québec et bien accompagner les entreprises dans le recrutement et l’intégration des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires;
  • Encourager et accélérer par un ensemble de mesures ciblées, le rapprochement des personnes éloignées du marché de l’emploi, c’est-à-dire les femmes, les travailleuses et travailleurs expérimentés, les personnes issues de la communauté LGBTQ+, les Premières Nations, les personnes en situation de handicap, les personnes judiciarisées, etc.;
  • Accentuer le soutien à la formation au sein de petites et moyennes entreprises en offrant un meilleur accompagnement et une aide financière adéquate, tout en bonifiant l’offre de formation existante dans le but d’accélérer la requalification et le rehaussement des compétences des travailleuses et travailleurs dans toutes les régions et dans tous les secteurs d’activités; 
  • Miser sur les nouvelles technologies en facilitant l’accompagnement technique et les investissements dans les équipements de robotisation et d’automatisation pour les entreprises de toutes tailles.

 « Avec des milliers d’emplois non comblés, les défis de main-d’œuvre ralentissent la croissance des détaillants québécois et retardent leurs projets. Cette pénurie met en péril une reprise économique dans un secteur qui demeure fragile. », déclare Jean-Guy Côté, directeur général du Conseil québécois du commerce de détail.

Reconnaître la crise
« Malheureusement, la plus importante étape à franchir pour le gouvernement est de reconnaître la crise de la main-d’œuvre elle-même, ce qui n’est pas chose faite. Avec près de 220 000 postes vacants, les entrepreneuses, les entrepreneurs et les régions sont au pied du mur et le statu quo n’est plus une solution. Si le gouvernement considère les ruptures de services comme un grand danger pour les services publics, il doit montrer la même sensibilité face aux employeurs et aux employés du secteur privé. Souhaitons que des mesures soient prévues dans le minibudget et qu’elles soient à la hauteur du défi qui pèse sur l’économie québécoise. », commente le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn.

«?Une majorité de PME ne recommande pas de se lancer en affaires actuellement principalement en raison de la pénurie de la main-d’œuvre qui atteint des niveaux sans précédent. Qu’une entreprise ait 2 ou 50 employés, cet enjeu freine leur croissance. Le gouvernement du Québec peut agir dès maintenant en corrigeant d’entrée de jeu les barrières qui empêchent les plus petites entreprises des secteurs de la construction et des services d’avoir accès au crédit d’impôt favorisant le maintien en emploi des travailleurs d’expérience, ou des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi. Pour une économie forte, il faut que les PME puissent combler les postes nécessaires à leur fonctionnement, et ce, sans égard à leur taille ou au secteur économique », indique  François Vincent, vice-président Québec à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Obstacle à la croissance
« La pénurie de main-d’œuvre est l’obstacle numéro un à la croissance de l’économie québécoise et menace la productivité de nos entreprises à travers le Québec. Le bien-être des gestionnaires et employés qui font des pieds et des mains pour pallier cette pénurie, parfois jusqu’à l’épuisement, s’en trouve aussi affecté. Nous sommes présents et nous parlons d’une même voix pour soutenir les entreprises québécoises. La réunion de nos organisations aujourd’hui envoie le message au gouvernement que l’heure est à l’action. Parmi les cinq conditions que nous présentons pour nous attaquer à ce défi, soulignons l’importance de la régionalisation de l’immigration, un enjeu sur lequel la FCCQ insiste depuis des années. », affirme Charles Milliard, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

« Le Québec a laissé sur la table 18 milliards de dollars dans les deux dernières années, seulement dans le manufacturier, en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Les entreprises refusent des contrats, payent des pénalités de retard ou réduisent leurs activités en raison du manque criant de travailleuses et travailleurs. Cela a un impact direct sur le développement économique de nos régions et sur notre empreinte manufacturière. Le gouvernement doit agir dès maintenant en mettant en place des mesures qui auront un impact réel sur le terrain. », poursuit Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

Mettre en oeuvre des solutions

« On doit collectivement cibler et mettre en œuvre des solutions. On ne peut plus faire face à des portes closes, ni tomber en rupture de services publics faute de main-d’œuvre ou retarder des projets d’investissements dans nos milieux parce que les effectifs ne sont pas au rendez-vous. C’est une question de survie pour nos régions. Le mini-budget présenté le 25 novembre prochain est l’occasion de donner un coup de barre et de proposer des solutions novatrices en matière notamment de régionalisation de l’immigration, de formation professionnelle et de productivité. On ne peut se permettre d’écarter aucune avenue. Les municipalités du Québec offrent leur collaboration au gouvernement du Québec pour relever ce défi. », précise Daniel Côté, président de l’UMQ et maire de Gaspé.

Photo: Véronique Proulx (Photo courtoisie)

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