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Travaux en milieux forestiers : gare aux tiques

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(Alexandre D’Astous)-Avec l’arrivée de la saison estivale, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) tient à rappeler aux employeurs et aux travailleurs du secteur forestier l’importance d’identifier les risques pouvant avoir une incidence sur leur santé et sécurité et de mettre en place les mesures de prévention appropriées pour les réduire et les contrôler.

Les conditions climatiques, l’état du terrain, les outils bruyants et vibrants, l’isolement, les exigences physiques des tâches, les insectes et les animaux sauvages sont tous des risques inhérents au travail en forêt. 

En ce qui concerne les risques associés aux insectes, la CNESST souhaite mettre en garde particulièrement les travailleuses et travailleurs forestiers contre les tiques qui peuvent transmettre des infections comme la maladie de Lyme. Les personnes qui travaillent dans le milieu forestier lors de la saison chaude sont à risque d’être en contact avec des tiques porteuses de la bactérie borrelia burgdorferi responsable de cette maladie. En effet, ces dernières sont plus présentes dans l’écosystème lorsque la neige au sol disparaît et que la température extérieure est supérieure à 4 °C.

Notons qu’au Québec, une augmentation du nombre de cas déclarés de maladie de Lyme est observée depuis une dizaine d’années, principalement dans les régions suivantes : Estrie, Montérégie, Outaouais, Lanaudière, Mauricie-Centre-du-Québec, Laurentides et Montréal. À titre indicatif, 274 cas ont été déclarés chez la population en général par des professionnels de la santé en 2020, contre 709 cas en 2021.

« Protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychique des travailleuses et travailleurs sont des priorités. D’ailleurs, la reconnaissance de la maladie de Lyme parmi les maladies professionnelles chez ceux et celles qui travaillent notamment dans le secteur forestier est un exemple concret des gestes que nous posons pour protéger leur santé », indique le ministre du Travail, Jean Boulet.

Mesures de prévention

Pour réduire et contrôler les risques de piqûres par une tique, des moyens doivent être mis en place. En effet, les travailleuses et travailleurs forestiers doivent porter des vêtements couvrant toute la peau et des souliers fermés, et utiliser du chasse-moustiques. Ceux à base de diéthyltoluamide (DEET) sont efficaces pour repousser ce type d’insecte.

À la fin de la journée, il est conseillé d’inspecter sa peau et de vérifier son équipement de travail. En cas de piqûre, il est important de retirer la tique dès que possible. Pour ce faire, il faut éviter d’utiliser les doigts et utiliser plutôt un tire-tique ou, dans l’impossibilité d’avoir accès à un tire-tique, une pince fine, comme une pince à sourcils.

Pour obtenir plus d’information sur la prévention en milieu forestier, dont les risques d’infection par les insectes, notamment la tique, consultez le guide Santé en forêt – Prévention des principaux dangers en forêt.

Quels sont les symptômes?

Quelques jours ou quelques semaines après l’infection, on note sur la peau l’apparition d’une plaque rouge en forme de cible, qui va en s’agrandissant. D’autres symptômes, tels que de la fatigue, de la fièvre et des douleurs musculaires ou articulaires, peuvent se manifester. Des complications touchant le cœur, le système nerveux et les articulations peuvent aussi survenir.

« La CNESST est consciente des risques du travail en milieu forestier. Elle invite les travailleurs à la plus grande prudence et les employeurs à leur fournir le matériel et la formation nécessaires. Nous allons continuer de les informer afin de favoriser la prise en charge efficiente de la santé et de la sécurité du travail par leurs milieux. La santé et la sécurité sont nos priorités », commente Manuelle Oudar, présidente-directrice générale de la CNESST.

Nouveautés concernant la maladie de Lyme

À la suite de la sanction de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, l’exercice d’un travail impliquant des contacts avec des humains, des animaux ou du matériel contaminé par la bactérie borrelia burgdorferi, responsable de la maladie de Lyme, a été ajouté dans les conditions particulières permettant à cette maladie de bénéficier de la présomption de maladie professionnelle.

Si un travailleur entre en contact avec la bactérie et qu’il contracte la maladie de Lyme, il pourra déposer sa réclamation auprès de la CNESST. Rappelons que le travailleur a six mois pour déposer sa requête à la CNESST à partir du moment où il est porté à sa connaissance qu’il est atteint d’une maladie professionnelle.

Photo: Tique. (Photo Unsplash)

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