(Alexandre D’Astous)-Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, et Maxime Blanchette-Joncas, député de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, ont dénoncé un budget centralisateur et arrogant qui n’offre aucune réponse aux crises en matière de financement des soins de santé, de climat et de coût de la vie, en plus de ne pas répondre aux demandes inconditionnelles du parti.
« Les libéraux ont provoqué des élections parce qu’ils disaient vouloir les coudées franches pour préparer l’avenir. Ils ont signé un pacte avec le NPD pour s’en assurer jusqu’en 2025. Mais le résultat est un budget qui confirme une tendance centralisatrice, des empiétements, un soutien ferme au pétrole, et qui ne s’attaque pas aux problèmes des systèmes de santé, qui n’accélère pas la lutte aux changements climatiques et qui n’offre aucun répit à l’immense majorité de la population québécoise affectée par la hausse du coût de la vie. Finalement, il ne répond pas à quatre des cinq demandes inconditionnelles du Bloc Québécois. Nous voterons donc contre », commente Yves-François Blanchet.
Santé : une invitation au conflit ouvert
Le gouvernement Trudeau annonce qu’il n’augmentera pas les transferts en santé jusqu’en 2027 et rejette le dialogue avec le Québec et les provinces à ce sujet. « Toute discussion entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires portera sur la production de meilleurs résultats en matière de soins de santé », confirme le document. « Ottawa annonce qu’il n’y aura pas d’argent supplémentaire, mais qu’il veut exiger des comptes. Le Québec et les provinces demandaient des transferts sans condition; le budget impose des conditions sans transferts. C’est à la fois un rejet total des besoins exprimés par le Québec et les provinces en santé, en plus d’une fin de non-recevoir à la saine discussion également réclamée cette semaine par les travailleurs de la santé de toutes les professions. Nous dénonçons vivement ce manque de respect navrant envers le personnel soignant et nous assurons le gouvernement Trudeau que la bataille contre le sous-financement fédéral des soins de santé va se poursuivre », déclare Maxime Blanchette-Joncas.
Changements climatiques : les pétrolières grandes gagnantes
En matière de transition verte, le gouvernement a annoncé un crédit d’impôt de 2,6 G$ pour l’investissement en captage, utilisation et stockage de carbone. « Au lendemain de l’approbation de Bay du Nord, la principale nouvelle mesure concrète en matière d’environnement, c’est une autre subvention aux pétrolières. Elle a pour seul effet potentiel d’atténuer les effets désastreux de l’augmentation de la production d’énergies fossiles. Bref, c’est un plan pour produire plus de pétrole, pas une transition verte », explique M. Blanchette-Joncas.
Coût de la vie : rien pour les Québécois
Le Bloc Québécois déplore le manque de mesures offrant un répit concret aux Québécois affectés par les impacts au quotidien de l’inflation. « Les Québécois sont laissés à eux-mêmes. Le budget n’offre aucun renfort aux personnes plus vulnérables, au premier chef les aînés dont le document suggère qu’ils n’ont besoin de rien de plus. Aucun renfort non plus pour les ménages à faible revenu ou les familles aux prises avec la hausse du prix du panier d’épicerie, du loyer ou de l’essence. Rien non plus pour les entreprises plus affectées, par exemple les agriculteurs », fait valoir le député du Bloc Québécois.
Demandes inconditionnelles du Bloc : quatre refus cruciaux
En vue du budget, le Bloc Québécois avait formulé cinq demandes inconditionnelles. « Le gouvernement refuse d’augmenter les transferts en santé, ou même d’en discuter. Il abandonne complètement les aînés, particulièrement les 65 à 74 ans, à qui Ottawa a refusé toute hausse de pension de vieillesse. Il n’entame aucun virage concret en matière de finance verte, en plus de décevoir en général au sujet de la lutte aux changements climatiques. Finalement, il n’offre aucune solution à la hausse du coût de la vie ni pour les Québécois ni pour leurs entreprises », énonce M. Blanchette-Joncas.
« C’est un budget qui ne répond tout simplement pas aux attentes que nous ont exprimées les Québécois. De plus, ce premier exercice financier sous l’entente entre libéraux et NPD ne témoigne d’aucune vision structurante. Il révèle finalement que cette coalition n’a pas d’ambition pour l’avenir ou pour le Québec, seulement pour ses deux signataires », a conclu Maxime Blanchette-Joncas, le député de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques.
Photo: Le député Maxime Blanchette-Joncas. (Photo courtoisie)