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Un budget résolument progressiste qui doit se déployer rapidement sur le terrain

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(Opinion du lecteur)-Des inégalités structurelles, que l’on constate depuis des années sur le terrain, ont été amplifiées, décuplées, par la pandémie. Il faut agir avec courage. Il faut agir avec détermination. Il faut agir maintenant.

Résolument progressiste, et même féministe, le premier budget Freeland témoigne d’une approche volontaire et proactive pour notamment soutenir les femmes, les communautés noires et racisées et le milieu de la culture. On ne peut que s’en féliciter. Maintenant, il faut déployer ces mesures pour que les sommes investies aient un véritable impact sur leur santé, sur leur épanouissement personnel et professionnel et sur leurs perspectives d’avenir, sachant que cela contribuera positivement à toute notre société.

Les personnes noires et racisées font partie des groupes les plus gravement touchés par la COVID-19, que ce soit sur le plan de la santé ou de l’économie. Une réalité d’aujourd’hui qui est un héritage du racisme systémique à cause duquel les minorités visibles sont à la fois plus durement frappées par le virus et le ralentissement économique, et moins protégées ou soutenues par nos institutions.

Les femmes sont en première ligne, dans tous les sens du terme. Elles composent une majorité des employés en santé et des aidants naturels, leur développement professionnel est considérablement ralenti par l’obligation de prendre en charge des fonctions traditionnelles auprès des enfants privés d’école, sans oublier la disproportion des emplois perdus pour les femmes dans les secteurs du tourisme, du commerce. Et comme si cela ne suffisait pas, la flambée de violence familiale choque et inquiète. Toutes ces circonstances font que les femmes ont été – et sont encore – davantage exposées au virus et à ses impacts sous toutes leurs formes. Et les femmes issues des minorités visibles le sont davantage.

Pour véritablement aider toutes ces personnes, les intentions, les programmes et les dollars doivent passer des ministères, des enveloppes et des formulaires jusqu’au terrain, maintenant. Cela veut dire aussi repenser la distribution des fonds pour prendre en compte l’expertise et la compréhension fine des organismes et des communautés, pour les rendre accessibles là où cela fera une véritable différence.

Le même état d’esprit devrait d’ailleurs guider le travail de soutien aux artistes, aux créateurs et au secteur de la culture dans son ensemble. La culture n’est pas une industrie comme les autres. C’est le cœur vibrant de notre société, une multiplicité de regards sur d’où l’on vient, ce que nous sommes et peut-être plus encore sur ce que nous voulons devenir. La fermeture des lieux de création et de partage est une souffrance pour les spectateurs et un drame pour les artistes et les artisans.

Là encore, les intentions doivent se concrétiser rapidement et de façon à agir comme un levier qui permettra à toute la communauté des arts et de la culture de se relever et de redéployer ses multiples talents.

Le gouvernement s’est donné les moyens de ses ambitions et son prochain défi est de s’assurer d’agir là où ça compte, de faire en sorte que les fonds ne restent pas des chiffres dans un tableau, mais qu’ils se transforment en projets, en réalisations, et que les investissements se concrétisent le plus rapidement possible afin d’avoir véritable impact dans nos communautés d’être décaissés le plus rapidement possible afin d’avoir un véritable impact dans nos communautés.

Le gouvernement peut compter sur tout un écosystème d’organismes, de fondations et de leaders qui sont là pour aider au succès de cette entreprise colossale.

Par Fabienne Colas, Actrice, réalisatrice, productrice, entrepreneure – Fondatrice et PDG des Festivals de Films Black de Montréal, Toronto, Halifax, Calgary, Ottawa et Vancouver; Présidente-fondatrice de la Fondation Fabienne Colas et Fondatrice-Présidente du conseil d’ElleV Femmes de Couleur

Photo : Fabienne Colas (Photo courtoisie)

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