Accueil > Actualités > Un climat malsain entre le politique et l’administratif à Saint-Simon

Un climat malsain entre le politique et l’administratif à Saint-Simon

Imprimer cette nouvelle Imprimer cette nouvelle

(Opinion du lecteur)-J’observe plus ou moins assidûment depuis des années les affaires de ma municipalité. J’y constate un phénomène aussi troublant qu’étrange. Depuis longtemps, sous différentes administrations, autant au conseil municipal qu’au niveau de l’administration, une guerre larvée semble se dérouler à l’interne, débordant parfois à l’externe.

En effet, à répétition des employés accusent le maire, jusqu’à sa démission parfois, d’interférer indûment dans la sphère administrative. Si ça ne suffit pas à faire démissionner le maire, des plaintes officielles sont déposées allant du conflit d’intérêts à celles de mauvaise gestion . Soit le maire quitte son poste, soit que c’est le personnel qui démissionne, parfois en bloc ou presque. La municipalité est ainsi dans un état d’instabilité chronique.

Les citoyens en font les frais

Ce sont les citoyens qui, ultimement, en font les frais. Surtout dans une toute petite communauté comme celle de Saint-Simon dont les résidences se comptent par centaines, non par milliers. Nous allons bientôt être à court de personnes à élire, surtout au poste de maire. Est-ce le but ultime de ces employés qui mènent à tour de rôle cette fronde contre les élus? De pouvoir gérer sans interférence, sans avoir à rendre des comptes ou peu, les dossiers municipaux, en interprétant à leur guise les résolutions adoptées une fois par mois par des élus qui, ensuite, doivent leur foutre la paix? À voir les plaintes qui s’avèrent non fondées qui sont déposées à l’égard de certains, on doit conclure à de la malveillance.

Depuis plus d’une décennie

Si une seule période de quatre années était en cause, on pourrait espérer sortir de ce cercle infernal. Mais ça dure depuis une décennie ou plus. On est alors justifié de se demander si la source de ces conflits ne vient pas d’ailleurs que chez nos élus ou nos employés, même s’ils sont évidemment impliqués, de part et d’autre.

Une première piste d’explication m’a été offerte, il y a de nombreuses années maintenant, par un jeune directeur administratif nouvellement embauché à la municipalité. Il a démissionné depuis longtemps. Lors d’une conversation anodine, il me disait vouloir s’assurer que le maire, celui de l’époque, comprenne bien que ses dossiers à lui étaient ceux de nature politique et n’incluaient pas l’administratif, qui étaient exclusivement du ressort du directeur. Je vois bien la différence entre les deux.

On vote pour les élus

Mais, quand même, en tant que simple citoyen, c’est le maire pour qui je peux voter, afin qu’il voit au bon déroulement des affaires municipales. Je n’ai aucun mot à dire sur le choix d’un directeur administratif. Ni même pour approuver son choix à son entrée en fonction. Surtout pas pour évaluer son travail, et encore moins pour demander sa mise à pied si les affaires ne semblent pas bien gérées. Mon seul moyen d’intervenir, c’est en votant pour un maire et des conseillers qui me semblent les plus compétents des candidats. En autant que nous, du bassin de citoyens d’où nous devons choisir nos élus, pouvons l’être, compétents. Heureusement, les conseillers municipaux, ainsi que le maire, reçoivent de la formation d’employés du ministère des Affaires municipales.

J’ai entendu l’explication du conseiller mentionnant cette distinction entre la politique, l’administratif en fait, et la gestion, celle au quotidien, tout-à-fait juste. Et que la direction administrative avait à rendre des comptes au maire, et seulement elle. Je peux comprendre. Mais au vu de ces attaques endémiques qui minent le fonctionnement de notre municipalité, nous serions justifiés de nous demander si ces mises au point de certains conseillers ne contribuent pas à ce qui se passe chez nous.

Un maire avec des responsabilités

Certes, nous ne voulons pas que le maire se mette à jouer le rôle du directeur en minant ainsi son autorité ou sa capacité d’atteindre ses objectifs. Mais nous ne voulons pas non plus d’un maire réduit à proposer des règlements une fois par mois et demander au directeur si tout va selon ses goûts à l’occasion. Les citoyens, en votant pour un maire, croient et s’attendent à mettre en place le grand patron de la municipalité. Qu’il doive respecter le rôle du directeur, j’en conviens. Qu’il soit exclu entièrement de la gestion, je ne suis pas d’accord. Et c’est ce qui semble, à observer de multiples administrations, être compris des rôles tels qu’ils sont expliqués par les conseillers provinciaux. Ce sont pourtant le maire et les conseillers qui sont sur le terrain dans la municipalité, la direction générale étant plus souvent qu’autrement au bureau, parfois même habitant une autre municipalité entièrement.

C’est aller trop loin

Je crois que c’est allé trop loin. D’abord, il faudra des mesures corsées pour faire cesser le harcèlement légaliste venant surtout de l’interne, et à l’occasion de simples citoyens se mettant de la partie. Il faudrait éventuellement réprimander ceux qui déposent des plaintes non fondées. Ils ne peuvent conserver un emploi dans la fonction publique en agissant ainsi par ailleurs. C’est incompatible. Ensuite, probablement il faudrait réajuster soit les documents provinciaux décrivant la séparation des tâches, ou ajuster le discours des conseillers provinciaux afin que leurs interventions n’enveniment pas ce climat délétère, mais plutôt contribuent à le calmer jusqu’à sa disparition complète.

Si ceci n’est pas la solution, il faudra investiguer afin de déterminer comment sortir de cette situation impossible à endurer dans une petite municipalité comme la nôtre. Je ne sais pas devant qui je dois porter ce dossier, peut-être au député de la région, mais je ne crois pas que nous devions laisser cette situation pourrir davantage sans réagir. Qui viendra mettre fin à ces hostilités insensées?

Denis Marcoux,

Saint-Simon-de-Rimouski

Photo: Le bureau municipal de Saint-Simon-de-Rimouski. (Photo Alexandre D’Astous)

Share
You may also like
Mise à jour économique : la réadaptation en santé mentale encore une fois mise de côté
Prolongement de la 20 : un gaspillage de fonds publics en période d’austérité
Le projet de loi visant à réduire la charge administrative des médecins doit aller plus loin
Encore des élections!