(Alexandre D’Astous)-Les copropriétaires de la Ferme Rioukioux de Saint-Simon-de-Rimouski, Jean-François Rioux et sa conjointe Valérie Duval, travaillent constamment à diminuer leurs coûts pour produire un hectolitre de lait, augmentant ainsi leur marge bénéficiaire.
Au début de la quarantaine, le couple n’en est pas à vouloir augmenter la production de l’entreprise, mais bien à la rendre plus rentable en vue d’un éventuel transfert. « Oui, on commence à y penser, que ce soit avec une relève apparentée ou non. Nous avons assez de travail comme ça. Il n’est donc pas question d’agrandir le troupeau ou d’acquérir des terres. Nous travaillons beaucoup sur la gestion de nos coûts de production, particulièrement au niveau de l’alimentation du troupeau. En produisant nous-mêmes nos aliments, nous sommes moins dépendants des fluctuations du marché. Par exemple, j’étais bien content de vendre du blé à 480 $ la tonne récemment, mais je l’aurais été beaucoup moins si j’avais dû en acheter », explique Jean-François Rioux.
Le coût de production d’un hectolitre était de 16 $ en 2020. Il est tombé sous les 11 $ à un certain moment lors des derniers mois. « À ce moment, nous étions du fourrage de qualité exceptionnel, donc une plus forte production. On vise autour de 12 $ de l’hectolitre en augmentant la productivité et en diminuant les coûts d’alimentation. Par exemple, nous avons changé de type de moulée pour une moins chère et la production n’a pas baissé. Notre défi pour les prochaines années sera donc de maintenir nos activités et de mieux contrôler nos coûts d’opération », affirme M. Rioux.
Un troupeau de 125 têtes
La Ferme Rioukioux exploite un troupeau de 125 têtes, dont 54 vaches en lactation. La race Holstein compose 90 % du troupeau qui compte aussi des vaches de race Suisse Brune (7%) et Jersey (3%). « On diminue les Jersey parce que nous n’avons qu’un robot qui est ajusté pour des vaches plus costaudes comme les Holstein. Nous avons gardé seulement des membres de bonne famille qui se sont adaptées au robot », indique M. Rioux. L’entreprise possède un quota laitier de 70 kg de matières grasses par jour.
Diverses cultures
Pour 2022, Jean-François Rioux entend semer 46 hectares de seigle d’automne, 22 hectares de maïs fourrager, 22 hectares de fèverole (une légumineuse utilisée pour l’alimentation du troupeau) ainsi que 15 hectares d’avoine et 96 hectares de prairies. Une bonne partie du foin et des céréales servent à l’alimentation du troupeau. Les surplus, notamment dans le foin, sont commercialisés. « Nous avons aussi 65 hectares de prairies sur des terres louées qui nous aident à garantir notre approvisionnement. Nous n’avons jamais manqué de foin, même lors des récents étés de sécheresse », souligne le producteur laitier.
En plus du couple de copropriétaires, l’entreprise compte aussi sur l’aide du père de Jean-François, Gilbert, pour la comptabilité et la conduite de tracteurs. « Nous y allons en fonction de ses capacités, lui qui souffre de la maladie de Parkinson. Ma conjointe complète présentement une attestation d’études collégiales (AEC) en gestion et exploitation d’entreprise agricoles et elle prendra plus de responsabilités dans l’administration », mentionne Jean-François.
L’entreprise emploie également la sœur de Jean-François à temps partiel et un travailleur étranger pendant l’été.
Protection de l’environnement
Jean-François Rioux est très conscientisé à l’importance de la protection de l’environnement. Il est l’initiateur du projet de conservation de la rivière Centrale. « Je croyais qu’en nous regroupant, nous aurions de meilleurs résultats », indique celui qui a remporté le prix Anselme Gagné 2021 remis par l’Organisme des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent (OBVNEBSL).
Il porte également une attention au contrôle des mauvaises herbes en utilisant le moins possible les herbicides. « Je priorise le désherbage mécanique avec un arrosage sectoriel seulement où cela est requis. C’est pour cella que j’ai acquis mon propre pulvérisateur pour arroser seulement où je considère que c’est nécessaire. À forfait, les opérateurs ont tendance à arroser partout », dit-il.
Photo : La Ferme Rioukioux est située le long de la route 132 à Saint-Simon-de-Rimouski. (Photo courtoisie)