(Alexandre D’Astous)-Toujours au son de sa pop intelligente et addictive, Zoe Sanders présente son tout premier album francophone, Femme ou fantaisie.
Émancipation, autosabotage, deuil, affranchissement; l’autrice-compostrice-interprète sait marier des propos réfléchis à des mélodies souvent remplies de douceur, sans toujours lésiner sur les rythmes pétillants.
Inspirée par les grandes divas françaises, comme Dalida et Barbara, Zoe se questionne sur la place de la féminité dans l’industrie musicale, dans sa vie et dans son art.
« Ça vient de là le titre Femme ou fantaisie, parce que quand on entre dans cette industrie, on se fait questionner par tout le monde et du même coup, on se pose plein des questions sur nous-mêmes, sur qui on est, sur notre image, notre identité, sur ce qu’on veut exprimer, et ces mêmes questions reviennent encore et encore, et on se les pose à nouveau, même quand on est seule, et c’est facile de se perdre là-dedans; dans une question sans point d’interrogation, aux réponses infinies », explique Zoe Sanders.
Des sujets plus sensibles
Après avoir dévoilé Oui oui, Le sel de la mer, L’appel du vide et la chanson-titre Femme ou fantaisie, toujours accompagnée de ses fidèles acolytes Max-Antoine Gendron à la co-composition et Jay Lavigne à la réalisation et la co-composition, Zoe Sanders montre l’éventail de son talent en abordant des sujets plus sensibles sur une pop planante assumée. Suite logique à son dernier EP dans la langue de Shakespeare Viral Education, la chanteuse soulève ces mêmes failles de notre société, où tout est éphémère, où tout va trop vite, où tout est de surface.
Cette fois, elle s’exprime sur la douleur du deuil et la fragilité de la vie sur la pièce Elle, une chanson particulièrement touchante qui raconte la perte d’une de ses amies. Zoe affronte également sa vulnérabilité avec le titre Fauve, confiant qu’elle affectionne le confort du célibat aux dépend de l’amour imprévisible. Elle termine l’opus en force, avec la ballade Sans soleil, hymne à l’espoir et au courage; malgré la noirceur, les rayons du soleil finiront par traverser les nuages qui assombrissent le jour.
Photo : Zoé Sanders (Photo courtoisie)