(Alexandre D’Astous)-Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, a déposé, ce jeudi, à l’Assemblée nationale, le second rapport annuel de l’application de la Loi autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d’enfants autochtones disparus ou décédés à la suite d’une admission en établissement.
Ce deuxième rapport présente un bilan de l’application de la Loi pour la période du 1er mars 2022 au 28 février 2023. Le ministre se rendra également à Manawan, dès demain, avec ses collègues des oppositions pour présenter ce bilan aux familles autochtones et mettre en lumière les progrès réalisés depuis le dépôt du rapport précédent.
« C’est avec beaucoup d’humilité que je présente le second rapport de l’application de la Loi, entrée en vigueur il y a 18 mois déjà. En si peu de temps, nous avons accompli de nombreux progrès et sommes à présent à la recherche d’informations sur 120 enfants, soit 65 de plus qu’à pareille date l’an dernier. Bien que le travail soit loin d’être terminé, la tâche est prise en charge par une équipe multidisciplinaire exceptionnelle, qui fait preuve d’un dévouement admirable au regard de l’application de la Loi. Je tiens à souligner les familles pour leur force, leur courage et la confiance qu’elles placent en ce processus qui, j’ai espoir, leur apportera un peu de réconfort et de paix. À toutes les familles qui ont déjà fait appel à nous et à toutes celles qui le feront, nous l’espérons, bientôt : nous sommes à vos côtés », déclare le ministre Ian Lafrenière.
En vigueur depuis le 1er septembre 2021
Entrée en vigueur le 1er septembre 2021, la Loi vise à soutenir les familles autochtones dans leurs recherches afin d’obtenir des réponses sur la disparition ou le décès de leurs enfants à la suite d’une admission dans un établissement de santé ou de services sociaux avant le 31 décembre 1992. Par cette loi, le gouvernement du Québec souhaite aider les familles et les communautés à lever le voile sur le sort de leurs enfants. Tous et toutes espèrent ainsi comprendre les circonstances de la disparition ou du décès des enfants et savoir où ceux-ci se trouvent s’ils sont toujours vivants, ou sinon, en connaître le lieu de sépulture.
Dans la foulée du dépôt de ce deuxième rapport, le ministre a dévoilé qu’en date du 28 février dernier, soit 18 mois après l’entrée en vigueur de la Loi, 80 familles avaient déjà fait appel à la Direction de soutien aux familles et à ses partenaires, à la conseillère spéciale pour le soutien aux familles, Mme Anne Panasuk, ainsi qu’à l’Association des familles Awacak pour réaliser des recherches. Le nombre d’enfants disparus et décédés qui font l’objet de travaux de recherche s’élève maintenant à 120.
Quête de la vérité
Le gouvernement du Québec est déterminé à tout mettre en œuvre pour accompagner les familles dans leur quête de vérité. En collaboration avec les institutions visées par la Loi, le Secrétariat aux relations avec les Premières Nations et les Inuit continuera à soutenir les familles, dans le respect des souhaits et des besoins de ces dernières, ainsi qu’à leur rythme dans le chemin de la guérison. D’ailleurs, lors du dernier budget, les sommes allouées à la Direction de soutien aux familles ont été doublées afin de répondre aux besoins grandissants, notamment pour l’exhumation ou les recherches liées aux pensionnats autochtones.
Entre 1940 et 1980, les enfants autochtones évacués de leurs communautés, vers un établissement de santé ou de services sociaux, étaient rarement accompagnés d’un parent ou d’un proche. Ils arrivaient alors seuls pour recevoir des soins. À la suite de ces admissions, certaines familles ont reçu la nouvelle du décès de leur enfant. D’autres en ont perdu la trace et ignorent ce qu’il en est advenu.
Photo : Le ministre Ian Lafrenière. (Photo Facebook)