(Alexandre D’Astous) – Le Bas-Saint-Laurent vit actuellement une crise agricole sans précédent qui inquiète grandement le député bloquiste de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.
« En avril dernier, nous avions déjà pressé le gouvernement fédéral d’agir à la suite d’un portrait assez alarmiste tracé par l’Union des producteurs agricoles (UPA). Selon ce portrait, une ferme sur 10 ne serait pas en mesure de survivre sans aide, et devrait mettre la clé dans la porte dans les 12 mois suivants. Rien n’a été fait et la situation a empiré, surtout avec la crise climatique qui s’est ajoutée à la crise économique, et à l’inflation qui frappe durement nos producteurs agricoles », déclare l’homme politique en entrevue avec L’Horizon des Basques.
M. Blanchette-Joncas estime que le gouvernement libéral de Justin Trudeau est totalement absent de ce dossier.
Beaucoup de précipitations
Les précipitations abondantes reçues cet été affectent les producteurs agricoles. « Plusieurs producteurs ont perdu une partie de leur récolte. Ce sont des pertes importantes de revenus. La situation en est une de survie pour plusieurs entreprises agricoles qui doivent s’endetter pour continuer à opérer », déplore le député, qui est en contact constant avec le président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Gilbert Marquis.
Une question de souveraineté alimentaire
« Nous sommes inquiets pour les producteurs, notamment les producteurs horticoles, mais aussi ceux qui font du foin, qui ont de la difficulté à le conserver parce qu’il y a trop d’humidité. Le portrait est très difficile actuellement. Les changements climatiques font maintenant partie de notre quotidien. Le gouvernement fédéral doit prendre acte de ce nouveau contexte, et adapter ses programmes de soutien aux producteurs. C’est une question de souveraineté alimentaire. Si on ne fait rien pour aider nos agriculteurs, nous allons devenir de plus en plus dépendants de l’étranger pour nous nourrir », lance M. Blanchette-Joncas.
De fiers travailleurs
« Les producteurs agricoles sont de fiers travailleurs qui besognent du matin au soir. Ils s’occupent du garde-manger des gens de la région. On veut que le fédéral collabore avec le gouvernement du Québec, et fasse sa part pour un soutien financier d’urgence. Nous sommes dans une situation critique. Certains producteurs vont devoir s’endetter pour seulement survivre. On pense réellement que certains producteurs vont devoir fermer leurs portes, et on ne veut pas ça ».
Mauvais message à la relève
La crise actuelle envoie également un bien mauvais message à la relève qui commence à hésiter à s’investir en agriculture, un secteur qui devrait pourtant être la base de la société puisqu’il répond au besoin de base de nourrir la population. « L’être humain doit se nourrir chaque jour, et là, les gens qui nous nourrissent ont besoin d’aide. Il faut agir rapidement », lance Maxime Blanchette-Joncas qui précise que la production agricole est le principal moteur économique de plusieurs municipalités de la région.
Le niveau d’endettement de plusieurs entreprises agricoles est déjà atteint. « Le gouvernement fédéral va devoir s’enlever la tête des sables bitumineux et agir », clame le député.
Photo : Le président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Gilbert Marquis et le député Maxime Blanchette-Joncas. (Photo courtoisie)