(Alexandre D’Astous)-Le Musée régional de Rimouski présente sa nouvelle exposition, Reminisci ou la mémoire volontaire, signée par l’artiste Catherine Arsenault. Proposée au public jusqu’au 31 mars 2024, l’exposition sera inaugurée le jeudi 1er février à 17 h, en présence de l’artiste.
Fruit de trois années de travail, l’exposition Reminisci ou la mémoire volontaire regroupe quatre corpus d’œuvres inspirés de l’univers floral et explore le thème du processus de la remémoration et de l’évocation. Les œuvres évoquent le drame de Polytechnique survenu le 6 décembre 1989. Elles transforment la salle d’exposition en un lieu de mémoire sur la violence faite à ces femmes.
14 tableaux photographiques
L’exposition est composée de 14 tableaux photographiques de bouquets floraux qui incorporent de réelles fleurs cueillies par l’artiste dans son jardin, créant ainsi de minutieux trompe-l’œil ; d’une phrase photographique qui témoigne avec sensibilité des moments où la fragilité de la vie et le chaos se rencontrent et se chevauchent ; de la vidéo Lacrimosa dans laquelle l’artiste relate les étapes de son projet de création et témoigne de sa lecture intime et historique de l’événement ; et d’une courtepointe en papier en hommage à 499 femmes victimes d’un féminicide qui ont accompagné Catherine Arsenault tout au long de ce projet.
« Ce travail est avant tout un acte d’empathie. Ce travail est un acte de conscience, un acte engagé, militant et de dénonciation. Ce travail est une vigile lucide dénonçant cette calamité puisqu’à travers le monde, le corps des femmes est devenu une arme de guerre et de destruction massive », explique Catherine Arsenault.
Inspirée par la nature
Catherine Arsenault a depuis l’enfance été inspirée par la nature et l’exploration des multiples sensations révélées au fil de ses observations. Après des études en arts plastiques au Cégep de Rimouski et en photographie au Cégep de Matane, elle s’installe à Montréal en 1982 pour poursuivre sa pratique photographique et participer à plusieurs expositions conjointes et solos.
Les années suivantes sont marquées par la naissance de ses deux fils et son approche photographique devient alors de plus en plus intime et autobiographique. En 1996, elle prend les rênes du studio du photographe Jean-François Bérubé, avec qui elle partage sa vie et sa passion pour la photographie. À la création en 2011 des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, Catherine est conseillère à la programmation et aux présentations des expositions, qui réunissent annuellement les grands noms de la photographie dans le monde.
En 2015 elle se consacre à ses projets personnels et retourne vivre à Rimouski. Depuis longtemps, Catherine Arsenault cherchait la bonne approche pour relier la photographie au jardinage, deux pratiques intimement liées à son existence. Depuis 2012, elle s’emploie à conjuguer la photographie, les végétaux naturalisés et la couture. Depuis septembre 2022, elle fait partie de la première cohorte au Certificat en création artistique à l’Université du Québec à Rimouski.