L'île aux PommesUn havre de paix pour le canard eider et une histoire de famille
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(Marjolaine Jolicoeur) L’île aux Pommes est située dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent, au large de Saint-Éloi, à mi-chemin entre l’île Verte et l’île aux Basques. C’est un havre de paix pour le canard eider tout comme pour une grande diversité d’oiseaux.L’île est intimement liée à l’histoire de la famille Déry qui, depuis plus de 85 ans, consacre ses énergies à la mise en valeur de cette réserve naturelle où les oiseaux sont les maîtres du lieu.
L’île aux Pommes appartient à la famille Déry depuis 1927, suite à son achat par David Alexis Déry, le grand-père de Gaston Déry. Ce dernier en est devenu le propriétaire en 1980 et depuis travaille à revitaliser ce sanctuaire pour le canard eider mais aussi pour une multitude d'oiseaux.
Ses deux enfants sont propriétaires depuis 2015 et perpétuent la protection familiale de l’île. C’est ensemble qu’ils s’occupent de ce lieu qualifié par plusieurs de « magique ».
« Mais les vrais propriétaires sont les oiseaux. Pour notre part, nous ne sommes que les gardiens de l’île », nous dit en entrevue M. Déry.
L’île aux Pommes accueille la deuxième plus importante colonie d’eiders du Bas-Saint-Laurent, la première étant celle de l’île
Biquette au large du parc du Bic.
On y dénombre aussi, au fil des saisons, plus de 135 espèces d’oiseaux : petit garrot, grand héron, paruline, bernache du Canada, fou de Bassan, sterne ou hirondelle bicolore. Ces oiseaux viennent se nourrir, se reposer pour ensuite mieux repartir dans l’estuaire du Saint-Laurent.
Il y a 40 ans, l’île n’affichait pas une si belle biodiversité. Elle était plutôt envahie par 20 000 goélands argentés et marins ainsi que plusieurs milliers de cormorans à aigrettes qui non seulement dégradaient l’île avec leurs excréments, mais faisaient fuir les autres espèces d’oiseaux.
Régénération de l’îleLe gardien de l'île a alors mis en place un plan d'aménagement afin de développer un lieu propice pour les canards eiders. Il a planté des arbustes à petits fruits –
groseilliers, églantiers, framboisiers ou
amélanchiers –, épandu de la terre meuble, de la tourbe et installé des abris artificiels en bois pour favoriser la nidification des eiders.
« Toute cette végétation a chassé les goélands qui préfèrent nicher dans un milieu à découvert. Les eiders eux, au contraire, vont aimer un milieu avec une végétation dense et des arbustes », explique M. Déry, un ingénieur forestier de formation.
Maintenant, plus de 6000 eiders passent deux mois sur l’île chaque année. En 2017, on a dénombré 3000 nids. Au printemps, les femelles couvent pendant 28 jours. Après l’éclosion, la famille se rend jusqu’au marais salé de L’Isle-Verte, lieu d’élevage des canetons.
Au début d’août, les eiders se dirigent vers leurs lieux d’hivernage le long des côtes du Maine et du Massachusetts. Puis, on les voit regagner l’île aux Pommes la saison suivante, car les eiders reviennent toujours nicher à l’endroit où ils sont nés. On estime que ces canards peuvent vivre pendant une vingtaine d’années.
Une vie vouée à la biodiversitéIl y a longtemps que M. Déry fréquente l’île aux Pommes puisqu’il a passé tous les étés de son enfance à Trois-Pistoles, où son père et son grand-père possédaient des chalets. « Une de mes excursions favorites était d’aller avec eux en incursion sur l’île. Mais le lieu n’était pas très hospitalier avec tous ces milliers de goélands. J'ai consacré presque 40 ans de ma vie à réaliser ce rêve ultime : que cette île devienne un havre de paix pour les canards eiders, mais aussi pour d’autres espèces d’oiseaux. Je suis fier maintenant de dire qu’elle détient un statut de protection à perpétuité. »
En 2017, Gaston Déry a été nommé membre de l'Ordre du Canada en guise de reconnaissance pour son implication et sa démarche dans la mise en valeur de l’île aux Pommes.
En acceptant cette distinction honorifique, il a tenu à souligner « l’importance du rôle du citoyen pour que nos enfants
héritent d’une planète en santé et en
harmonie avec tous les êtres vivants ».
L'île aux Pommes
PHOTO : MÉLANIE MARIER
Micheline Lanctôt au parc Croc-Nature de Saint-Simon
(M. J.) La marraine du parc Croc-Nature, Micheline Lanctôt, a rencontré au début de juin La Brigade Verte de Saint-Simon pour le lancement de la deuxième phase de ce parc de végétaux comestibles. Pour la comédienne et scénariste, il s’agit là « d’un projet formidable, très rassembleur, bio et communautaire », dit-elle sur une vidéo qu’on retrouve sur la page Facebook de La Brigade Verte.
Micheline Lanctôt connaît bien la région puisqu’elle est résidente saisonnière de Saint-Simon-sur-Mer depuis de nombreuses années. « C’est son amour du fleuve qui l’a amenée dans Les Basques », nous a mentionné en entrevue Michelle Labrecque, une des partenaires de La Brigade Verte.
Cette dernière raconte que c’est en mars 2016 que Micheline Lanctôt a été contactée pour devenir marraine. « Elle a accepté avec grande gentillesse après avoir consulté rapidement l’esquisse que nous lui avions fait parvenir. Son apport au succès du Croc-Nature est inestimable. Son amour de la nature et son authenticité sont des valeurs qui correspondent au projet. Elle a aussi une grande connaissance des plantes comestibles. »
D’autres résidents saisonniers se sont mobilisés avec la communauté de Saint-Simon par des dons ou de joyeuses corvées : Jean-Pierre Proulx, ex-journaliste au Devoir, l’écrivain Yvon Rivard et le neurochirurgien Georges l’Espérance.
Une halte à découvrirSitué en bordure de la 132, près du site du Marché public du bon voisinage et du centre communautaire, le Croc-Nature est devenu une belle halte routière, autant pour sa facilité d’accès et son grand stationnement que pour les services et attraits offerts. On y retrouve un module de jeux pour enfants, des tables à pique-nique, des sentiers avec bancs et panneaux d’interprétation, des arbustes, des fleurs et une diversité de plantes.
Le parc Croc-Nature entreprend donc sa deuxième phase avec plusieurs autres ajouts dont, entre autres, des plantations de plantes comestibles et de plusieurs arbres (pin de Corée, épinette blanche, érable à sucre, sureau, etc.).
En pleine campagne de financement, La Brigade Verte invite le public à parrainer un arbre, un banc, un nichoir d’oiseaux, un aménagement ou à donner du temps pour divers travaux.
Information : Michelle au 418 738-2659 ou Mélanie au 418 732-5062