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Le plan santé oublie les régions, selon Émilise Lessard-Therrien

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(Alexandre D’Astous)-Émilise Lessard-Therrien, responsable solidaire en matière de développement régional, juge que le plan de refondation en santé présenté par la CAQ oublie une fois de plus les régions parce qu’il ne propose rien de concret pour la décentralisation et la gouvernance locale des services en santé, un enjeu capital pour les gens en région.

« Le gouvernement Legault nous a présenté un joli recueil de bonnes intentions qui mentionne tout bonnement sa volonté de décentraliser les soins de santé en région, mais sans plus. On ne prévoit aucun moyen pour le faire, rien, par exemple, pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui affecte grandement l’offre de services en santé, rien non plus pour ramener une gouvernance locale. Ce n’est pas un plan, c’est un slogan, de la poudre aux yeux pour les gens en région pour qui l’accès à des soins de santé est un réel problème », a déclaré Émilise Lessard-Therrien, députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.

Le contexte de la grave pénurie de main-d’œuvre affecte les tentatives de maintenir et de créer de nouveaux services en région. Il est impossible de parler de décentralisation sans proposer des solutions concrètes pour contrer le manque de main-d’œuvre.

Une ouverture reportée

« À Rouyn-Noranda, le nouveau centre de cancérologie devait ouvrir ses portes au début de l’année, mais parce qu’il manque 1 seul technologue, l’ouverture est repoussée en juin! Pour l’instant. Imaginez comme c’est frustrant de devoir obtenir des soins à Gatineau, Montréal ou Québec, et comme c’est encore plus frustrant d’avoir un centre de radiothérapie flambant neuf à quelques kilomètres, mais qui demeure fermé par manque de main-d’œuvre. Je ne constate rien dans le plan du ministre qui préviendra des situations comme celles-là », affirme Émilise Lessard-Therrien.

La solution proposée par Christian Dubé est l’ajout de 1000 infirmières dans l’entièreté du réseau de la santé pour créer un sureffectif, mais Émilise Lessard-Therrien remarque que c’est insuffisant.

Un manque d’infirmières

« Seulement en Abitibi-Témiscamingue, il manque au moins 330 infirmières et dans quatre ans, avec l’ajout des nouvelles maisons des aînées et les départs à la retraite, on évalue qu’il va nous en manquer 500. Et M. Dubé nous parle de 1000 infirmières pour tout le Québec? Ses chiffres ne marchent pas avec ce qu’on observe sur le terrain » poursuit-elle.

Enfin, au niveau de la gouvernance locale, la députée est aussi inquiète de l’absence totale des communautés locales dans le processus de refondation et elle se demande à qui reviendront les décisions quant à la modulation des services aux réalités locales.

« Ce qui m’inquiète c’est l’accent qui est mis sur la performance et les résultats. On parle de la santé des gens! Je me demande vraiment comment on va adapter le plan aux régions. Je crains qu’un centre hospitalier en région, par exemple, soit jugé comme étant inefficace d’un point de vue « performance » lorsqu’il gardera un patient hospitalisé plus longtemps parce qu’il était plus sécuritaire de faire ainsi que de lui demander de faire deux heures de route pour revenir si sa condition avait à se dégrader à la maison. C’est une réalité des régions que le ministre ne peut pas comprendre de sa tour d’ivoire à Québec », explique la députée.

Photo: Émilise Lessard-Therrien (Photo Facebook)

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