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Réforme de la profession d’archiviste médical : un refus en mode pilote automatique du ministère de la Santé qui laisse les experts pantois

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(Opinion du lecteur)-Une des mesures phares de la 42e Législature est sans contredit l’annonce par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, du plan québécois de refondation du système de santé et de services sociaux. En effet, la pandémie de la COVID-19 est venue brutalement mettre en lumière l’incapacité structurelle du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) de répondre à ses missions fondamentales – notamment en ce qui concerne la gestion et l’accès aux données en santé. Des changements substantiels dans le RSSS sont nécessaires : c’est une évidence!

L’AGISQ, la voix des archivistes médicaux du Québec, les experts du milieu des données en santé veulent, dans une perspective de collaboration interprofessionnelle, mettre l’épaule à la roue et contribuer à la réussite du Plan.

Pour cette raison, notre organisation a présenté au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) un plan de la réforme de la profession d’archiviste médical.  Les solutions que nous proposons s’inscrivent en droite ligne du Plan Savoie : réformer la profession et la faire évoluer vers celle de technicien en information clinique, procéder à la création d’une nouvelle catégorie d’emploi – un titre d’emploi dans la fonction publique, mettre à jour les formations de base et continue – notamment en science de la santé, en technologies de l’information et en droit, dont les modalités de formation continue requises, et enfin la création d’un programme universitaire pour les techniciens en information clinique.

Rebuffade du ministère

Imaginez notre surprise lorsque nous avons essuyé une rebuffade de la part du MSSS sur toute la ligne. La question se pose : comment le gouvernement pense-t-il réussir à mettre en œuvre son Plan s’il se prive des experts en données de santé? Nous avons la conviction que cette fin de non-recevoir équivaut pour l’État québécois à continuer de pelleter les problèmes par en avant, de faire dans le déni de la réalité et la pensée magique. Pourtant, face à cet enjeu qui transcende la partisanerie politique, nous avons obtenu l’aval de plusieurs partis d’opposition en regard de nos doléances.

Nous persistons et signons : l’utilisation des données clinico-administratives est appelée à jouer un rôle croissant et prépondérant dans la performance du RSSS. Les deux dernières années nous ont démontré avec fracas la nécessité d’avoir accès aux bonnes données au moment opportun, que cela s’avère fondamental pour la prise de décisions appropriées dans l’administration de soins de santé et pour en mesurer les résultats. Privilégier le statu quo, c’est se satisfaire de très peu en matière de gestion de données en santé, et de faire fi des douloureuses leçons que nous a appris la pandémie. Dans cette perspective, nous souhaitons une intervention du ministre et faisons appel à son audace.

Également, nous interpellons les partis politiques en lice pour les élections d’octobre prochain, notamment celui qui forme actuellement le gouvernement, afin que le prochain gouvernement mette en place des moyens à la hauteur du défi herculéen qui attend le RSSS et la société québécoise, et cela passe inéluctablement par une réforme de la profession d’archiviste médical.

Par Alexandre Allard, président de l’Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec (AGISQ)

Photo : Alexandre Allard, président de l’Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec (AGISQ). (Photo courtoisie)

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