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Élections 2022 : Intégrer les microbiologistes au système professionnel pour mieux protéger le public québécois

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(Opinion du lecteur)-Aussi abstraite soit-elle, la microbiologie est une discipline omniprésente dans la vie de tous les Québécois.

Spécialiste des microorganismes et des interactions qu’ils ont cours entre eux ainsi qu’avec leur milieu, le microbiologiste doit minimalement détenir un baccalauréat en microbiologie ou une formation universitaire jugée équivalente. Il existe plusieurs branches de la microbiologie, et toutes touchent à des domaines névralgiques de la vie humaine : agroalimentaire, moléculaire, biopharmaceutique, clinique et santé publique et environnement, pour ne nommer que ceux-là.

Le mandat du microbiologiste est de comprendre les bactéries, les virus, les moisissures, les algues microscopiques et tous les autres organismes microscopiques encore méconnus de la population dans le but de développer des traitements contre les maladies infectieuses, une réalité qui plus que jamais appartient au temps présent, vous serez d’accord. La microbiologie favorise aussi la surveillance des agents phytopathogènes dans les cultures, susceptibles d’infecter les végétaux et d’y déclencher des maladies. Vous n’êtes pas sans savoir l’impact que peut avoir ce dernier point sur le quotidien de notre société.

Dans plusieurs domaines

On retrouve des microbiologistes dans l’industrie privée, les organismes gouvernementaux et paragouvernementaux, les institutions d’enseignement, les laboratoires d’analyse, les centres de recherche et les firmes de services-conseils. On leur confie des rôles d’analystes, de gestionnaires de projets, de superviseurs de laboratoires, de coordonnateurs, de directeurs scientifiques, de conseillers, d’enseignants et de consultants.

Entre autres, la microbiologie vise à contrer la propagation des microorganismes nuisibles ou pathogènes, à contrôler et certifier selon les règles applicables la qualité microbiologique. Qu’il s’agisse de l’eau, de l’air et la contamination par moisissures, de l’innocuité et la salubrité microbienne des aliments ou encore des produits pharmaceutiques et cosmétiques, le public doit avoir confiance en l’expertise des véritables microbiologistes.

Toujours sans ordre professionnel

Or, imaginez un seul instant que cette profession n’ait toujours pas son propre ordre professionnel, et qu’en conséquence, n’importe quel « expert autoproclamé » peut revêtir les habits et prétendre pouvoir exercer des activités qui devraient être normalement confiées à de vrais microbiologistes. L’exercice de la microbiologie au Québec n’est pas exclusif ni à titre réservé. Il n’est pas encadré par le Code des professions ou par une loi constitutive propre. Les microbiologistes qui pratiquent cette discipline ne sont aucunement membres d’un ordre professionnel. Cela engendre une confusion telle que le public, dont les employeurs, ne peut séparer le bon grain de l’ivraie. Il existe un réel risque de préjudice grave de protection du public. Nous sommes assis sur un volcan!

Pour pallier cette situation, nous interpellons les différents partis politiques. Nous demandons un projet de loi dédié instituant l’encadrement professionnel de la profession par la création d’un ordre; pour les microbiologistes en soi – ou par leur intégration à une autre entité, à titre d’exemple l’Ordre des chimistes du Québec.

La microbiologie, ce n’est pas un bar ouvert à tous – bien intentionné ou pas.

Il doit bel et bien être l’apanage des microbiologistes authentiques. Avec un ordre professionnel des microbiologistes du Québec, il n’existerait plus de zone grise périlleuse ni d’extraterritorialité juridique où est possible l’usurpation de titre. Le futur parti gouvernemental et les oppositions doivent en prendre acte et agir rapidement. Il n’y a pas de compromis à faire avec la protection du public.

Par Marc Hamilton, président de l’Association des microbiologistes du Québec

Photo : Marc Hamilton (Photo courtoisie)

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