(Alexandre D’Astous)-Le 10 décembre 2024 marque une étape significative pour Terre Innue et Productions Innu Assi, qui adoptent respectivement de nouveaux noms : Nikan Productions et Nikan Héritage. Ces changements s’accompagnent d’une nouvelle identité visuelle et du lancement de sites web repensés pour chacune des organisations.
Le choix des noms Nikan Productions et Nikan Héritage est le fruit d’un processus collaboratif impliquant l’ensemble des équipes. Cette démarche a permis de sélectionner des noms porteurs de sens, reflétant à la fois les valeurs, les projets actuels et l’engagement envers les racines innues des organisations.
En Innu-Aimun et dans plusieurs langues algonquiennes, le mot Nikan, qui se prononce [ni-ga-n], signifie « en avant » ou « le futur ». Fidèles à cet esprit de progression et d’inspiration, Nikan Productions et Nikan Héritage poursuivent leur mission : mettre en lumière les histoires et les contributions des Premiers Peuples. À travers divers projets et initiatives, elles aspirent à construire un avenir empreint de fierté et d’espoir.
Une croissance remarquable
Depuis sa fondation, Terre Innue a connu une croissance remarquable, s’est transformée et s’est diversifiée. Aujourd’hui, son activité s’étend à travers le Québec, le Canada et même au-delà des frontières, avec des collaboratrices et collaborateurs provenant de nombreuses nations. Ce développement a rendu nécessaire un changement de nom pour mieux refléter cette évolution. De plus, puisque « Terre Innue » était exprimé dans une langue coloniale, l’entreprise a souhaité adopter un nom mettant en lumière le riche patrimoine linguistique des Premiers Peuples. En choisissant un nom innu, non seulement elle rend hommage à ses origines, mais elle opte aussi pour un terme partagé par toutes les langues algonquiennes. Nikan, qui signifie « le futur » incarne parfaitement l’esprit de la compagnie. Depuis sa création, celle-ci s’engage à honorer le passé, célébrer le présent et construire l’avenir, en veillant à renforcer la présence des Premiers Peuples dans l’industrie audiovisuelle », commente la présidente Kim O’Bomsawin.
Fondée en 2010
Fondée en 2010, Terre Innue est née de la collaboration entre Réginald Vollant, producteur innu, et Ian Boyd, producteur montréalais, autour du long-métrage Mesnak (2011). Dès ses débuts, l’entreprise s’est donnée pour mission de valoriser le patrimoine linguistique et culturel des Innues et des Innus, tout en favorisant l’emploi et la formation professionnelle au sein des communautés autochtones. Portée par la vision de Réginald Vollant, Terre Innue s’est engagée à ancrer les Premiers Peuples dans leur propre histoire et dans celle du monde.
Le succès de Mesnak a marqué le début d’un parcours remarquable. Aux côtés d’Andrée-Anne Frenette, une précieuse alliée, l’entreprise a produit des documentaires primés tels que Innu Nikamu : Chanter la résistance (2017), Du Teweikan à l’électro (2018), Tipatshimun (2020) et Je m’appelle humain (2020). Jusqu’à son décès en 2018, Réginald Vollant a guidé Terre Innue avec une passion inébranlable pour la vie, son peuple et sa communauté.
En 2020, après les succès de La Ligne rouge (2014), Ce silence qui tue (2018) et Minokin : Réparer notre justice (2020), la cinéaste accomplie Kim O’Bomsawin, accompagnée de ses coactionnaires, Florent Vollant et Alexandre Bacon, reprend les rênes de l’entreprise en tant que présidente. Depuis, Terre Innue continue de croître tout en honorant sa mission : renforcer la souveraineté narrative des Premiers Peuples en mettant en lumière leurs voix et leurs histoires à travers des initiatives audacieuses. Parmi celles-ci figurent Laissez-nous raconter (2021), Dans un territoire près de chez vous (2022), Petit être de lumière (2024), 3500 km de sentiers partagés (2024), ainsi que les balados Laissez-nous raconter : l’histoire crochie (2020) et Sous les barrages : Tshishe Manikuan (2024).
La nouvelle identité de marque est le résultat d’une collaboration entre le stratège, Justin Kingsley, la designer graphique, Valérie Fournier, ainsi que l’Agence Niaka et ASBAN pour la création des sites web.
Photo : Les artisans présents lors du dévoilement de la nouvelle identité. (Photo courtoisie Maryse Boyce)