(Alexandre D’Astous)-Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon demande à Santé Québec de divulguer de manière transparente les coupures qui ont présentement lieu dans le réseau de la santé et des services sociaux, de même que les coupures à venir au cours des prochains mois.
Il souhaite notamment savoir comment la nouvelle agence s’y prendra pour que ces coupures n’aient pas d’impact sur les services aux usagers.
« Santé Québec veut couper 1,5 milliard de dépenses en santé, ce qui est immense, et nous savons que les coupures ont déjà commencé. Or, il n’y a aucune transparence ni reddition de compte sur cette opération : ni le ministère de la Santé ni Santé Québec ne se portent garant de ces réductions budgétaires, chacun se renvoie la balle et on apprend au compte-goutte sur le terrain quelles sont ces coupures. Dans la mesure où le ministre de la Santé ne compte pas se représenter, Santé Québec sera la seule source de continuité dans cette démarche dans deux ans, il y a donc une obligation d’expliquer aux élus et à la population ce que cette société d’État gérée par des non-élus compte faire en termes de compressions budgétaires », affirme le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
Manque de transparence
Le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti Québécois en matière de Santé et de Services sociaux, Joël Arseneau, constate que les exemples de manque de transparence et de double discours entre le ministère et Santé Québec se sont multipliés au cours des dernières semaines.
« Prenez les exemples de l’élimination des postes vacants, dont plusieurs postes d’infirmières, d’infirmières auxiliaires et de préposés aux bénéficiaires, du report de la rénovation de certaines installations vétustes ou du sursis sur le remplacement d’équipements désuets. Ce sont des exemples concrets de décisions qui auront des impacts sur la population. C’est la qualité des soins qui est impactée directement. Il n’y a aucune transparence sur ce que compte faire le gouvernement dans ce dossier, et ni Santé Québec ni le ministre ne sont là pour répondre à nos questions. La création d’une société d’État ne peut pas devenir un stratagème pour ne pas prendre la responsabilité pour des décisions qui, ultimement, relèvent du gouvernement démocratiquement élu. Ce sont le fondement de la démocratie : transparence sur les orientations du gouvernement et reddition de compte via la responsabilité ministérielle. »
Une commande politique
Actuellement, ce sont les CISSS et CIUSSS qui se retrouvent avec l’odieux de couper et d’avoir la responsabilité de ces coupes budgétaires, alors que cela vient d’une commande politique. Paul St-Pierre Plamondon ajoute : « Si l’intention de Santé Québec est de sabrer 1,5 milliard, nous sommes en droit de penser qu’il y a une planification et que ces coupures ne seront pas faites de manière aléatoire. Dans la mesure où Santé Québec répond vraisemblablement à une commande politique en lien avec le déficit historique de 11 milliards du dernier exercice budgétaire, Santé Québec a le devoir de divulguer comment elle compte exécuter celle-ci, sans s’en remettre uniquement aux CISSS et CIUSSS. Cette obligation de transparence est déterminante dans l’évaluation que nous ferons de Santé Québec. Comme nous l’avons déjà indiqué, si l’agence sert essentiellement à permettre au ministre de passer des commandes politiques sans pour autant avoir à répondre aux questions sur ces décisions, nous remettrons en question la raison d’être de Santé Québec. Rappelons que la nouvelle société d’État devait en principe être une occasion de dépolitiser et de rendre plus transparente et objective la gestion de notre système de santé. »
Photo : Le chef du PQ, Pasul Saint-Pierre-Plamondon. (Photo courtoisie)