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Vivre à Saint-Médard

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(Texte et photo: Marjolaine Jolicoeur, journaliste) – La rivière Boisbouscache coule du nord au sud de ce village entouré de forêts et on y retrouve le mystérieux lac du Diable. Pour les amoureux de la nature, Saint-Médard est un milieu de vie idéal, nous dit son maire Louis-Philippe Sirois : « On a un beau village, les gens en sont fiers. »

Cet espace de montagnes et de lacs en attire plus d’un. Depuis les quatre dernières années, Saint-Médard – dont la population se chiffre à 242 habitants – a accueilli une quinzaine de nouveaux arrivants, dont plusieurs viennent de l’extérieur. Deux autres sont attendus prochainement. « Les maisons ne restent pas longtemps à vendre, elles sont achetées très rapidement », ajoute le maire, qui a pour objectif d’amener encore plus de gens de l’extérieur à s’établir dans son village. Mais cela passe par l’emploi.

« Si nos paroisses se vident autant, c’est que les emplois sont rares. Avant, nous avions la forêt pour vivre, mais cela ne fonctionne plus. Si on veut retenir et attirer les jeunes, il faut leur proposer du travail, trouver de nouveaux projets », indique M. Sirois,

Se prendre en main

Il y a une douzaine d’années, la Municipalité s’est portée acquéreuse d’une petite épicerie, Le Comptoir alimentaire. Un sous-comité s’occupe de sa gestion et elle emploie quatre personnes, tous des jeunes. Un coin a été aménagé afin de permettre aux Médardoises et aux Médardois d’aller y faire la jasette le matin, autour d’un café. « Les mois de janvier et février sont plus tranquilles pour l’épicerie, mais on réussit malgré tout à la garder ouverte. Nos jeunes employés sont hyper motivés», lance le maire. L’été, Saint-Médard recense quelques villégiateurs, « mais le boum de gens venant de l’extérieur se fait surtout durant le temps de la chasse.»

Vision d’avenir

Le maire fonde beaucoup d’espoir sur le parc éolien Nicolas-Riou dont 5 de ses 65 éoliennes se retrouvent sur son territoire. Le parc devrait être opérationnel le 1er décembre prochain et générer quelques emplois permanents. Les redevances pourront servir à l’amélioration des services offerts à la population, comme un poste à essence pour le village.         « On pourrait aussi développer un projet touristique autour du parc éolien en organisant des visites, avance le maire. J’ai moi-même travaillé à Matane et beaucoup de personnes venaient voir les éoliennes. »

Pour accueillir ces travailleurs de l’éolienne durant le chantier de l’été et l’automne, Saint-Médard pourra compter sur un nouveau restaurant dont l’ouverture est prévue pour la mi-avril. L’économie du village repose aussi sur l’acériculture : durant la saison des sucres, des dizaines de personnes de l’extérieur viennent travailler dans les sept érablières du territoire, dont une dénombre plus de  40 000 entailles.

Quant à l’école, faute d’élèves, elle est malheureusement fermée. Son bâtiment, datant des années 1940, devrait être bientôt démoli pour faire place à un parc intergénérationnel avec des jeux pour les jeunes et des aires de repos pour les aînés.

Politiquement, les dernières années ont été difficiles pour Saint-Médard : quatre maires se sont succédé en moins de quatre ans. En poste depuis 2013, M. Sirois demeure optimiste face à l’avenir de son village natal, même si parfois il trouve que les choses n’avancent pas assez vite : « Il faut être patient, on travaille toujours en vue du meilleur. Saint-Médard se développe de plus en plus afin de rester un lieu où il fait bon vivre. »

UN PEU D’HISTOIRE

L’arpentage du canton Bédard de Saint-Médard, en vue de la colonisation, a commencé en 1854 jusqu’en 1886. Vers 1870, une route de communication par Saint-Mathieu-de-Rioux a été ouverte, vers le lot 11 du 9e Rang. Les premiers colons sont arrivés en 1910, dont le nombre s’élevait à 62.

En 1911, « Le chemin de la colonisation » reliant Sainte-Françoise à Saint-Médard était commencé. La première messe de la paroisse a eu lieu le 12 septembre 1915 dans une école-chapelle située sur le lot 46 du 9e Rang. Elle fut célébrée par l’abbé Joseph-Médard Belzile (1861-1953) qui a œuvré à Saint-Médard entre 1903 et 1916.

En 1915, la paroisse regroupait 81 habitants. La localité a été nommée en l’honneur de l’évêque français Médard de Noyon (456-545) qu’on invoque pour la pluie et le beau temps et dont la fête est le 8 juin. Le 31 mai 2015, une croix a été bénie sur l’emplacement de la première messe de la paroisse

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