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(Alexandre D’Astous)-À peine deux ans après Rockstar municipale, Dany Nicolas poursuit son exploration du franc-parler poétique appuyée par des mélodies folk : AUM. Dany Nicolas a fait de ce mantra, dont la simple prononciation invite à l’ancrage, le titre de son deuxième album.
Si l’auteur-compositeur-interprète se plaçait auparavant comme un observateur du monde et de sa propre vie, c’est plutôt l’action de se recentrer, traduisant un mouvement de changement profond, qui traverse sa proposition nouvelle.
Ouvrant sur une courte pièce instrumentale inspirée d’un jam impromptu dans une loge durant un festival à Shanghai, AUM sème ainsi quelques clins d’œil au passé de guitariste de son auteur, qui cumule une vingtaine d’années dans différents groupes de musiques du monde. Si Dany Nicolas a trimballé son instrument de prédilection et franchi bien des douanes, son bagage musical, lui, reste campé dans les années quatre-vingt-dix, ponctuées de rock et de grunge. Ces genres et ces influences teintent le folk qu’il embrasse aujourd’hui d’une chanson à l’autre. Au centre, toujours, la guitare et les mots, souvent enregistrés sur la même piste pour un rendu près du live.
À Rimouski le 11 octobre
Inspirée d’une anecdote vécue, l’extrait Le chien ne ment jamais relate d’ailleurs les déboires de l’artiste alors en tournée à travers le monde. Selon les dires du douanier, le chien renifleur aurait détecté des odeurs illicites — dû moins dans ce pays-là — dans la sueur du Tadoussacien. « On m’a d’mandé d’aller jouer dans une belle place ailleurs
Même pas l’temps d’arriver le chien y aime pas mon odeur
Mal tombé s’une police qui avait bin mal à l’âme
Tout nu en tôle pus d’valise j’m’ennuie d’ma blonde », lance celui qui sera en spectacle aux Bains publics de Rimouski le 11 octobre prochain.
Une poésie parfois imagée
Dans cette constante posture d’authenticité, la quête identitaire, les impacts de la dépendance, les relations humaines à construire et à déconstruire sont chantés sur AUM dans une poésie parfois imagée, d’autres fois terre à terre. «Les chiens y sont, par exemple, source de familiarité ou de peur lorsqu’ils servent les autorités. Les astres deviennent des objets de désirs atteignables tandis que la maison s’avère le vilain refuge de la dépression», précise Dany Nicolas. La spontanéité caractérise également l’album, qui compte sous son couvert rap non planifié et déclamation sur improvisation musicale. Tout comme sur son prédécesseur lancé en 2021, de courtes pièces l’entrecoupent dynamiquement. Cette signature artistique, marquée par l’enregistrement en quête de sons authentiques, résulte d’une communion de longue date entre Dany Nicolas et Tonio Morin-Vargas, réalisateur de tous ses disques. Ce dernier l’accompagne aussi à la batterie, au drum machine et aux percussions. Une autre collaboration traverse le temps et les albums, celle avec le poète français Rémo Gary. L’hommage à son ami et mentor se pérennise avec la reprise de Coups de pied au cœur.
Se joignent finalement à son mantra musical : Jérémy Roy (contrebasse), Mélisande Archambault (chœurs), Benoît Paradis (trompette et trombone), Cédrick thuya Boivin (banjo), François Bourassa (piano), Fred Fortin (basse), et même sa fille (chœurs).
Photo : Dany Nicolas poursuit son exploration du franc-parler poétique appuyée par des mélodies folk. (Photo courtoisie)
