(Alexandre D’Astous)-L’Association des établissements privés conventionnés (AEPC) exprime ses attentes et formule des recommandations pour que le prochain budget du Québec assure la pérennité du modèle des établissements privés conventionnés.
Plus tôt cette semaine, l’AEPC a invité, par voie écrite, le ministre des Finances, Eric Girard, à saisir l’occasion pour rehausser le financement de ces établissements privés conventionnés, rétablir l’indexation des budgets de fonctionnement et s’attaquer aux inégalités persistantes touchant les conditions salariales des employés-cadres. Ces enjeux affectent directement la qualité des services et l’accès à des soins de qualité pour les aînés les plus vulnérables.
Un rôle essentiel
«?Les établissements privés conventionnés jouent un rôle essentiel dans le réseau de la santé et des services sociaux en offrant des milieux de vie sécuritaires et des soins de qualité à des milliers d’aînés. Pour continuer à remplir cette mission, ils ont besoin d’un financement juste et adapté à la réalité de la clientèle vulnérable. Ces établissements privés conventionnés doivent composer avec un sous-financement chronique, exacerbé par un taux d’indexation des budgets de fonctionnement systématiquement inférieur à l’IPC depuis 2019. Dans un contexte de vieillissement de la population, il apparaît essentiel de rétablir cette situation et assurer l’indexation des budgets de fonctionnement des établissements?», affirme la directrice générale de l’AEPC, Annick Lavoie.
Rehaussement des budgets
Le rehaussement des budgets, notamment en ce qui concerne les sommes dédiées à l’immobilier, permettrait aussi d’accélérer la création de nouvelles places. En novembre 2024, c’est quelque 3 700 Québécois qui étaient en attentes d’une place en CHSLD. Les aînés les plus vulnérables sont ceux qui ont besoin des services d’hébergement à long terme, c’est une responsabilité collective d’assurer qu’ils jouissent de milieux de vie confortables et de soins de qualités.
«?Le sous-financement chronique met en péril la capacité de plusieurs établissements privés conventionnés à maintenir des standards élevés que méritent nos aînés. Si rien n’est fait, nous pourrions assister à des fermetures d’établissements, ce qui priverait des milliers d’aînés de soins essentiels et accentuerait la pression sur le réseau public?» ajoute Mme Lavoie.
Des recommandations
Dans cette perspective, l’AEPC recommande au gouvernement de :
1. Accorder le financement adéquat pour soutenir la masse salariale des cadres à la suite des rehaussements décrétés par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
2. S’assurer que les budgets de la composante fonctionnement des établissements privés conventionnés soient indexés annuellement de manière appropriée, soit l’équivalent de l’IPC et revoir la base budgétaire historique obsolète.
3. Financer adéquatement les mesures d’hygiène et de salubrité imposées par les nouvelles règles de prévention et contrôle des infections à la suite de la pandémie de COVID-19.
4. Octroyer aux établissements privés conventionnés le financement couvrant les frais additionnels pour le soutien administratif découlant des rehaussements autorisés par le MSSS au cours des dernières années.
5. Consolider le financement des établissements privés conventionnés pour la composante immobilière. Le financement actuel étant en deçà du marché immobilier et de l’inflation au Québec, ce qui limite la capacité de développer de nouvelles places en hébergement et de maintenir le parc immobilier.
Par le fait même, l’AEPC sollicite une rencontre avec le gouvernement et réitère sa demande de participer aux consultations prébudgétaires, afin de collaborer à l’amélioration des conditions d’hébergement et de milieux de vie des aînés.
Photo : La directrice générale de l’AEPC, Annick Lavoie. (Photo courtoisie)