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Le temps de déployer la gériatrie sociale partout au Québec

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(Alexandre D’Astous)-Ce sont plus de 125 personnes qui sont réunies ce jeudi au Centre Horizon de Québec dans le cadre du 3e Forum pour la gériatrie sociale pour faire le bilan et réfléchir aux prochaines étapes pour le déploiement de la gériatrie sociale.

Pour l’occasion, la Fondation AGES présentera notamment le bilan de six projets-pilotes en cours, un bilan éloquent qui exige maintenant d’aller plus loin et d’étendre l’accès à la gériatrie sociale partout au Québec. 

À un moment où la cause de la dignité, de l’autonomie et du bien-être des aînés fait l’objet d’une préoccupation sociale inédite dans l’histoire du Québec, des solutions comme la gériatrie sociale existent, mais ne sont toujours pas appliquées à grande échelle. Le forum sera l’occasion de penser la gériatrie sociale au-delà des projets pilotes et de l’envisager à titre de filet social pour l’ensemble des personnes aînées. 

Il abordera notamment les thématiques du maintien à domicile, de l’importance du repérage dans nos efforts de prévention et du travail intersectoriel, une dimension de la gériatrie sociale qui s’avèrera cruciale dans un contexte marqué par un déséquilibre grandissant entre l’offre de soins de santé et la demande. Chaque thématique fera l’objet d’une discussion entre des experts, des praticiens, des innovateurs et des citoyens engagés pour le mieux-être et l’autonomie des personnes aînées. La journée se terminera à 16 h avec la diffusion d’une analyse sur la rentabilité sociale de la gériatrie sociale.

« Il faut passer à la prochaine étape. Les résultats des projets-pilotes sont éloquents et ils nous obligent à déployer la gériatrie sociale à plus grande échelle, jusqu’à ce qu’elle soit offerte partout au Québec. Mais, on ne sera pas capable de faire ça tout seul. Le gouvernement non plus. On a besoin de garanties, d’abord, que les 13 000 personnes qu’on accompagne en ce moment vont continuer de bénéficier de nos services, et ensuite qu’au moins dix fois plus de monde puisse en bénéficier aussi ! On a besoin d’un engagement, d’un financement stable et d’une vraie collaboration du gouvernement. Il faut faire tomber les barrières administratives et nous laisser prendre soin du monde. On le fait, on l’a mesuré et ça marche. Qu’est-ce qu’on attend pour le faire partout? On ne peut plus attendre », commente le Dr Stéphane Lemire, président de la fondation AGES.
Six projets-pilotes qui ont fait leurs preuves 

Près de 13 000 personnes ont bénéficié de services de gériatrie sociale depuis 2019 dans le cadre des six projets-pilotes soutenus par la fondation AGES et plus de 1 400 personnes ont fait l’objet d’un suivi particulier suite à un signalement de la part des intervenants que l’on appelle les « sentinelles ». Ce sont des personnes en situation de détresse, isolées, qui ont souvent besoin qu’on aille les rencontrer en personne pour savoir qu’elles ont besoin d’aide. Selon les personnes aînées qui ont elles-mêmes bénéficié des projets-pilotes, l’accompagnement qu’ils reçoivent « crée un sentiment de soulagement, un sentiment de sécurité, redonne l’espoir et améliore leur qualité de vie ». 

La santé des aînés est plus complexe à aborder que celle du reste de la population. Alors que 73 % des aînés prennent 5 médicaments ou plus et que 45 % d’entre eux présentent au moins deux maladies chroniques, l’apport de l’expertise en gériatrie s’avère essentiel. La gériatrie sociale propose d’allier le savoir clinique en gériatrie et l’appui inestimable d’intervenants communautaires dans des équipes intersectorielles, dans les milieux de vie. 

Vieillissement de la population

« Le vieillissement de la population est une réalité inévitable et par conséquent prévisible. Le Québec est déjà l’une des populations les plus vieillissantes au monde. Ajoutez à cela que de nombreux aînés ont vécu un confinement prolongé pendant la pandémie, certains sont encore dans une situation d’isolement. C’est une situation qui va laisser des traces pendant plusieurs années. Il n’y a jamais eu de moment plus important que maintenant pour déployer la gériatrie sociale. Il faut dépasser le stade de l’espoir. Il faut le faire. Le temps presse », mentionne Élie Belley-Pelletier, directeur général de la Fondation AGES.

La prochaine étape consiste à bâtir sur ces réussites, pour aller plus loin, pour amener la gériatrie sociale partout au Québec. C’est ce à quoi travaillerons les participants du 3e Forum sur la gériatrie sociale tout au long de la journée.

Photo: Élie Belley-Pelletier (Photo Facebook)

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