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(Alexandre D’Astous)-Devant la diminution des stocks de la crevette nordique, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, le maire de Matane, Eddy Métivier, ainsi que le préfet de la MRC de la Matanie, Andrew Turcotte interpellent le gouvernement du Québec pour assurer la pérennité de l’industrie de la pêche et de la transformation en Matanie.
L’industrie de la pêche et de la transformation génère des retombées économiques importantes dans la Matanie, tant en termes d’emploi que pour les entreprises locales. Ayant réalisé des investissements majeurs pour permettre la diversification de ses activités dans les dernières années, l’usine de transformation, Fruits de mer de l’Est, est proactive et se porte bien.
Les quotas de crevettes diminuent
Ce n’est toutefois pas un secret pour personne : les quotas de crevettes ont diminué de façon importante dans les dernières années. La diversification des activités de transformation de crustacés est donc cruciale pour la survie et la croissance de l’usine.
Actuellement, l’usine de Matane ne peut pas transformer du homard du Québec à cause des restrictions affectant leur permis, octroyé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) qui ne lui permettent pas d’acheter du homard des pêcheurs du Québec ni des grossistes, forçant l’usine à s’approvisionner en homards dans les provinces de l’Atlantique.
Permettre à l’usine de se diversifier
« Pour l’usine, s’approvisionner en homards à l’extérieur du Québec c’est difficilement rentable à long terme et malheureusement, l’octroi du nouveau permis sans restriction tarde à se concrétiser, et ce, malgré les démarches entreprises par Fruits de mer de l’Est. Pour diversifier les activités de l’usine, garantir sa croissance et assurer la qualification des travailleurs à l’assurance-emploi, il importe que le MAPAQ octroie à l’usine de Matane un permis sans restriction aucune pour pouvoir transformer du homard pêché au Québec », a mentionné le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé.
Le homard du Québec
« La demande des Fruits de mer de l’Est à la MAPAQ est pourtant très simple : pouvoir transformer du homard pêché au Québec. Cela permettrait à l’usine de jumeler les activités de transformation du homard à celle de la crevette afin de réduire l’impact de la diminution des stocks, en plus de permettre à l’usine d’offrir un prix décent aux pêcheurs. On parle ici de la survie et de la croissance de l’industrie de la pêche et de la transformation de fruits de mer en Matanie, ce n’est pas négligeable! En collaboration avec les élus de la Matanie, j’interpelle une fois de plus le ministre André Lamontagne à cet effet », a poursuivi le député Pascal Bérubé.
Activité emblématique pour Matane
« La pêche à la crevette a toujours été une activité emblématique et identitaire pour Matane, faisant la renommée de notre région. La pêche commerciale de ce savoureux crustacé a donc contribué historiquement à notre économie et à notre culture maritime, comme c’est le cas pour l’ensemble de la péninsule gaspésienne. Malgré la diversification de la production à l’usine de fruits de mer à Matane, grâce au homard du Québec, la pêche à la crevette demeure essentielle. Il faut permettre à nos pêcheurs et leurs équipages de rencontrer leurs obligations financières, lourdement hypothéquées par les coûts opérationnels sans cesse croissants. Il faut aussi favoriser l’attraction et la rétention d’une rare main-d’œuvre spécialisée qui pourra se qualifier à l’assurance-emploi, notamment en octroyant à l’usine de Matane le permis de transformation du homard pêché au Québec et ainsi assurer la viabilité de l’industrie à long terme », a ajouté Eddy Métivier, maire de Matane.
Le préfet de la MRC de la Matanie, Andrew Turcotte, a déclaré pour sa part que « Récemment, la communauté d’affaires de La Matanie et les élus se sont mobilisés avec succès pour que le Parc industriel de la ville centre renoue avec la croissance. L’inévitable rationalisation de l’industrie de pêche à la crevette pourrait contrecarrer les efforts déployés pour améliorer la vitalité de la région. La crise anticipée, touchant tant les pêcheurs que les usines de transformation, durera plusieurs années. Le gouvernement du Québec a le pouvoir d’en limiter les conséquences. Il doit agir ».
Finalement, les élus suivront de près la décision du ministère des Pêches et des Océans concernant les quotas de crevettes. « Il importe que le fédéral écoute et prenne en considération les préoccupations et les demandes des pêcheurs, ce sont les premiers concernés, après tout! » ont conclu les élus.
Photo : La pêche à la crevette a toujours été une activité emblématique et identitaire pour Matane. (Photo Unsplash)
