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Québec refuse de rehausser la formation des inhalothérapeutes jugée inadéquate

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(Alexandre D’Astous)-Alors que la communauté médicale et les fonctionnaires reconnaissent que la formation initiale des inhalothérapeutes est inadéquate, désuète et qu’elle compromet la qualité des soins et à la protection du public, l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec (OPIQ) déplore que, pour des raisons financières et organisationnelles, le gouvernement s’entête à rejeter la demande unanime d’en faire un baccalauréat.

En effet, le gouvernement refuse d’assumer ses responsabilités parce qu’il estime à 45 M$ le cout pour que la formation initiale passe au niveau universitaire. Ce rehaussement de la formation des inhalothérapeutes permettrait non seulement qu’elle soit mieux adaptée à la réalité complexe du milieu de travail, mais surtout, d’assurer la santé et la sécurité des patients.

Une carence de jugement clinique à l’entrée dans la pratique

Les inhalothérapeutes du Québec sont des professionnels essentiels et irremplaçables : leur expertise en soins cardiorespiratoires et en assistance anesthésique facilite l’accès aux soins de santé, aide à diminuer la fréquence et la durée des hospitalisations et favorise le retour et le maintien des patients à domicile.

Le développement de la pensée critique, du raisonnement clinique et de la résolution de problèmes complexes est primordial dans la pratique contemporaine, puisque les inhalothérapeutes gèrent des situations particulièrement dramatiques auprès des personnes les plus vulnérables et à haut risque de préjudice.

Or, 90 % des inhalothérapeutes avec une expérience de moins de 4 ans travaillent dans le secteur des soins critiques, pour lequel la formation collégiale ne permet pas d’acquérir l’ensemble des compétences requises à l’entrée dans la pratique. Rappelons qu’au sein des équipes interdisciplinaires en soins critiques, les inhalothérapeutes sont les seuls cliniciens à ne pas avoir accès à une formation initiale de niveau universitaire.

Les demandes d’admission collégiales en chute libre

Depuis dix ans, malgré l’augmentation de l’offre de formation en région, les demandes d’admission sont en chute libre dans la grande majorité des programmes d’inhalothérapie. Pourtant, des études citées par le gouvernement lui-même démontrent qu’un rehaussement de formation au niveau universitaire augmente l’attractivité vis-à-vis d’un programme d’études.

Cette baisse des demandes d’admission se traduit également par une chute d’octroi de permis, au moment où le Québec a besoin de 250 inhalothérapeutes supplémentaires par année. En effet, l’OPIQ a délivré environ 39 % moins de permis dans les dix dernières années. De ce fait, le ministère de la Santé et des Services sociaux estime la pénurie actuelle à plus de 300 inhalothérapeutes, soit près de 10 % des effectifs du réseau de santé du Québec.

La formation universitaire : une solution incontournable

Le rehaussement de la formation initiale des inhalothérapeutes à un niveau universitaire est la seule véritable solution pour assurer la protection du public et pour répondre aux demandes du ministère de la Santé et des Services sociaux de n’avoir qu’un permis unique et de garantir la polyvalence des inhalothérapeutes.

L’OPIQ réclame un rehaussement de la formation à un niveau universitaire de 1er cycle afin de développer un jugement clinique sûr et une culture scientifique solide essentiels à l’entrée dans la pratique ; demande d’ailleurs appuyée par le Collège des médecins du Québec et les autres partenaires.

Combien vaut la protection du public ?

« Cela fait 22 ans que nous travaillons sur ce dossier afin d’adapter la formation initiale des inhalothérapeutes pour répondre aux exigences cliniques de la pratique contemporaine. Il n’y a toujours pas d’orientation concrète de la part du gouvernement qui refuse, pour des raisons organisationnelles et financières, de rehausser la formation à un niveau universitaire. Combien valent la protection du public et la santé des patients ? Il est primordial d’agir dans les prochains mois pour accroitre la compétence des inhalothérapeutes et l’utilisation optimale de leur expertise, et ce, dès le début de leur entrée dans la profession », mentionne le président de l’Ordre, Jocelyn Vachon.

Photo: Les inhalothérapeutes du Québec sont des professionnels essentiels et irremplaçables. (Photo Facebook)

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