La dernière année du député fédéral de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques et chef parlementaire du Nouveau Parti démocratique (NPD),Guy Caron, fut sans nul doute la plus occupée de sa carrière politique. De la course à la chefferie à son nouveau rôle comme chef parlementaire du NPD en passant par des dossiers nationaux chauds (éthique, système Phénix, Netflix) et des dossiers régionaux sensibles (télécommunications, infrastructures portuaires), l’année 2017 a été fertiles en développements et rebondissements de toutes sortes.
Sur le plan national, les problèmes éthiques affectant le gouvernement libéral ont foisonné et la Commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a ouvert pas moins de quatre enquêtes sur la situation de ministres, dont deux sur le ministre des Finances Bill Morneau, et une sur le Premier ministre.
En ce qui a trait au système de paye Phénix, qui affecte les employés de la fonction publique fédérale, dont certains de la région, la situation est alarmante.
« La situation ne fait que s’aggraver pour les fonctionnaires et leurs familles. Les Libéraux ont eu plus de deux ans pour résoudre le problème, mais ils continuent de blâmer les Conservateurs. Les coûts de ce fiasco explosent et vont dépasser le milliard de dollars, déplore Guy Caron. J’ai entendu des histoires où des fonctionnaires n’étaient pas payés pendant plus de 2 mois et devaient emprunter à leurs amis pour simplement pouvoir payer leur loyer! »
Le Nouveau Parti démocratique a aussi placé la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, sur la sellette sur la question de la situation fiscale avantageuse accordée à Netflix et autres géants américains de l’économie numérique (qui n’auront pas à imposer la taxe de vente à leurs clients, contrairement à leurs concurrents canadiens) et l’impact de cette mesure sur l’avenir des médias canadiens, et en particulier de la presse écrite. En outre, l’entente culturelle de 500 millions $ annoncée par la ministre ne comporte aucune mesure visant à protéger et promouvoir le contenu francophone de Netflix.
« Nous avons tenté à plusieurs reprises d’exiger des comptes à la ministre, mais en vain. Netflix est l’un des plus grands fournisseurs de contenu numérique au monde et il bénéficie d’un traitement de faveur qui met en danger les entreprises locales. Et d’autres compagnies, telles que Facebook, YouTube et Twitter, utilisent cette position avantageuse pour faire main basse sur la tarte publicitaire, étouffant nos médias locaux », explique Guy Caron.
Scène régionale
Sur la scène régionale, le député Caron accueille favorablement l’investissement de 290 millions $ annoncé par le gouvernement du Québec le 20 novembre dernier, afin de connecter 100 000 foyers dans les régions du Québec. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire, particulièrement dans la couverture cellulaire.
« Il est impératif que les régions rurales puissent avoir un accès à Internet haute vitesse, surtout pour les entrepreneurs, les petites entreprises émergentes, estime Guy Caron. C’est un pas dans la bonne direction, mais il reste encore plusieurs questions en suspens : quelles seront les premières régions qui recevront l’investissement? Est-ce que la couverture cellulaire deviendra elle aussi un service de télécommunication de base ? »
Malgré les commentaires du ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière, Dominic Leblanc, qui a dit du quai de Rimouski qu’il s’agissait d’une priorité de son gouvernement, le député Caron se montre prudent. « Il est clair que la clé de l’avenir du quai de Rimouski est la Stratégie maritime du gouvernement du Québec. Mais il est aussi clair que le gouvernement québécois s’attend du gouvernement fédéral, avec raison, qu’il répare et mette à niveau ces infrastructures, et Ottawa ne semble pas très pressé de corriger sa négligence des dernières décennies », commente Guy Caron.
Finalement, les travailleurs et travailleuses saisonniers de la région vivront une fois de plus la réalité du trou noir dans le Bas-Saint-Laurent, une situation qui sera empirée par la diminution marquée du taux de chômage de la région, ce qui diminuera également le nombre de semaines de prestations et augmentera donc la durée du trou noir. Le député fédéral travaille de concert avec le groupe Action-Chômage Kamouraska, pour sensibiliser le ministre Jean-Yves Duclos à cette réalité et au besoin urgent d’agir.